Par Sandra Embollo avec Afp
En 2023, le « jour de dépassement » a reculé de cinq jours par rapport à 2022. C’est la première fois depuis plusieurs décennies – sans compter la période de la crise sanitaire – qu’un recul est observé. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite. Sur ces cinq jours de recul, quatre sont dus à l’amélioration des données de Global Footprint Network, qui les publie en partenariat avec WWF France. Cette année, l’ONG américaine a pu prendre en compte des éléments plus détaillés concernant la surpêche, la déforestation ou encore l’absorption de carbone par les océans. Il faudrait donc parler véritablement d’une journée d’écart par rapport à 2022.
Pour Jean Rousselot, responsable en eau douce à WWF France, impossible de savoir si ce très léger décalage est dû à un réel effort de décarbonation de l’économie mondiale : « Mais, de toute manière, globalement, c’est une stagnation qu’on a aujourd’hui, tempère-t-il. Donc, c’est un message qui est plutôt négatif puisque ça fait quasiment dix ans qu’on stagne sur cette journée et que cette journée ne recule pas dans le calendrier ».
« Déficit écologique »
Maintenant que nous avons dépassé ce fameux jour, nous vivons donc à crédit, autrement dit en déficit écologique : « Si on voulait respecter les grands accords internationaux, il faudrait que cette date recule de 19 jours chaque année pendant les sept ans qui viennent pour arriver avec l’objectif de moins 43% d’émission de gaz à effet de serre en 2030 », souligne Jean Rousselot.
Pour certains pays, le jour de dépassement est bien plus tôt dans l’année, comme en France, où l’échéance est située au 5 mai. Si le monde entier vivait comme les Français, il faudrait l’équivalent de 2,9 Terre.