Par Sandra Embollo
L’ambassade de France au Niger, dont Paris avait annoncé la fermeture peu avant Noël, est officiellement close “jusqu’à nouvel ordre”, et poursuivra ses activités depuis Paris, a annoncé mardi 2 janvier le ministère français des Affaires étrangères.
“L’ambassade de France au Niger est désormais fermée jusqu’à nouvel ordre. En effet, depuis cinq mois, notre ambassade subit de graves entraves rendant impossible l’exercice de ses missions : blocus autour de l’ambassade, restrictions des déplacements pour les agents et refoulement de tous les personnels diplomatiques qui devaient rejoindre le Niger”.
selon une déclaration du Quai d’Orsay.
La fermeture d’une ambassade, mesure extrêmement rare, avait été décidée en parallèle au retrait des derniers soldats français déployés au Niger dans le cadre de la lutte antiterroriste, qui ont quitté le pays le 22 décembre.
“L’ambassade poursuivra ses activités depuis Paris”
Paris et Niamey entretiennent des relations exécrables depuis le coup d’État militaire en juillet dernier et le renversement du président Mohamed Bazoum. Après le coup d’État du 26 juillet, les militaires au pouvoir avaient rapidement exigé le départ des soldats français – environ 1 500 déployés pour lutter contre les jihadistes – et dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec Paris.
Le régime militaire avait aussi prononcé fin août l’expulsion de l’ambassadeur de France Sylvain Itté. Celui-ci était resté près d’un mois coincé à l’intérieur de la représentation diplomatique avant de la quitter.
“L’ambassade poursuivra ses activités depuis Paris. Elle maintiendra notamment un lien avec les ressortissants français présents sur place, et avec les Ong intervenant dans le secteur humanitaire, que nous continuons de financer”.
précise le Quai d’Orsay.
Les activités consulaires seront prises en charge par les consulats dans la région, ajoute le ministère des Affaires étrangères. La France a compté jusqu’à 5 500 militaires déployés dans le Sahel, avant d’en être chassée par des coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso et enfin au Niger.