Par Arlette Akoumou Nga
La terreur s’est abattue sur un village du Nigeria. Des hommes armés à moto ont débarqué vendredi soir à Kuchi, dans le centre du Nigéria, dans l’Etat du Niger. Ils ont tué au moins huit personnes et enlevé environ 150 villageois, a indiqué lundi le président du gouvernement local Aminu Najume.
« Chaque moto transportait trois hommes », a-t-il précisé, ajoutant qu’ « aucune aide n’est venue pendant les trois heures qu’a duré leur opération dans le village ». Une source au sein des Nations unies a confirmé ce bilan et l’agence nigériane des secours a évoqué « plus de 100 personnes enlevées ». Il est souvent difficile d’évaluer précisément le nombre de personnes kidnappées lors de ce type d’attaques, des habitants se cachant parfois pendant plusieurs jours dans la brousse pour échapper aux ravisseurs.
Les enlèvements contre rançon fréquents
Dix ans après l’enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok dans le nord-est du Nigeria, le pays fait face à une résurgence des enlèvements de masse en raison de la crise économique que traverse le pays, selon certains experts, et malgré les promesses du président Bola Ahmed Tinubu, au pouvoir depuis un an, de s’attaquer à l’insécurité. Les enlèvements massifs contre rançon sont fréquents dans les Etats du nord-ouest, du centre et du nord-est du Nigeria, où des gangs lourdement armés ciblent souvent des villages isolés pour piller et enlever les habitants. Boko Haram et son rival l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) procèdent aussi régulièrement à des enlèvements de masse au Nigeria.
Amnesty International a réagi dimanche sur X à cette attaque en estimant que l’assaut contre le village par des « hommes armés est une nouvelle preuve de l’incapacité totale des autorités nigérianes à protéger les vies ». Selon l’Ong, « les autorités nigérianes ont laissé les communautés rurales de l’État du Niger à la merci des hommes armés qui tuent et enlèvent des gens quotidiennement ».