Par Joël Onana
Depuis plusieurs jours, le Nigeria fait face à une énième pénurie de carburant. Cette pénurie fait des ravages, conduisant à une résurgence de l’activité du marché noir. A Lagos, des stations-service sont prises d’assaut. Cette crise est imputée principalement à la suppression des subventions au carburant, en mai 2023, qui permettaient de faire baisser le prix de l’essence pour les consommateurs mais pesaient lourd sur les finances publiques du Nigeria.
La compagnie pétrolière nationale du Nigeria s’est voulue rassurante en promettant dès le 26 avril que la pénurie de carburant arrivait à son terme mais les longues files d’attente ne se sont pas résorbées devant les stations-service du pays.
À cause de la pénurie qui tire les prix du carburant vers le haut, bus et taxis se font rares et certains élèves ont même dû renoncer à faire leur rentrée, faute de transport.
Comme souvent, il est difficile de cerner les causes exactes de cette énième crise. La compagnie nationale pétrolière, la Nnpc, évoque des « problèmes logistiques » sans donner plus de détails. Ceux-ci concerneraient notamment le déchargement du carburant dans le port de Lagos. Le coût de ces opérations a largement augmenté au mois d’octobre pour compenser l’instabilité du naira face au dollar à cette période.
Plus de 200 groupes et associations de la société civile ont appelé ce mardi à la démission de Mele Kyari, le directeur de la Nnpc, accusé de mauvaise gestion et de mettre à mal une économie nationale déjà bien affaiblie.
Les patrons de station-service, également à la peine, ont demandé aux autorités de tout mettre en œuvre pour accélérer la mise en service de la raffinerie publique de Port Harcourt, actuellement prévue pour le mois de décembre.