Par Arlette Akoumou Nga
Minouche Shafik a passé plus de trois décennies à œuvrer dans de grandes institutions internationales, tentant de résoudre des crises majeures qui ont secoué le monde. A 61 ans, la présidente de la prestigieuse université américaine Columbia traverse certainement la pire zone de turbulences de sa carrière. L’influente économiste égypto-britanno-américaine est soumise à des critiques croissantes alors que son établissement privé, l’un des plus sélectifs au monde, est l’épicentre d’un mouvement de soutien à la Palestine qui secoue les campus américains.
Depuis le 17 avril, des tentes multicolores ont fleuri sur les pelouses impeccablement taillées de Columbia, dans le nord-ouest de l’île new-yorkaise de Manhattan. Les étudiants s’opposent de manière pacifique à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de civils, et demandent à la direction de l’université de couper ses relations avec des entreprises possédant des liens avec Israël. «Columbia complice de génocide», entend-on notamment dans les cortèges.
Plus de 100 élèves arrêtés au sein de l’université
L’ampleur du mouvement a pris une nouvelle dimension lorsque Minouche Shafik a autorisé la police, contre l’avis du Sénat des étudiants, à pénétrer dans l’université et à procéder à des arrestations.