Par Arlette Akoumou Nga
Stupeur et tremblements. Les rumeurs d’une visite surprise de Viktor Orban à Vladimir Poutine ce vendredi à Moscou ont rapidement fait réagir des leaders européens. Elles se sont concrétisées et confirmées vers 9h, lorsqu’un avion gouvernemental hongrois AIRBUS A-319 a décollé de l’aéroport de Budapest en direction de Moscou, censé emmener ensuite Viktor Orban en Azerbaïdjan.
Le premier ministre souverainiste hongrois, un des rares dirigeants d’Europe à maintenir des liens avec le Kremlin, a décidé d’inaugurer la présidence tournante de l’UE à sa manière: à grands coups d’éclats. La préparation d’une visite organisée en toute discrétion a filtré jeudi soir. Charles Michel, le président du Conseil européen, a été le premier à réagir. «La présidence tournante de l’UE n’a pas de mandat pour engager le dialogue avec la Russie au nom de l’UE», s’est-il empressé d’écrire sur X. «La position du Conseil européen est claire: la Russie est l’agresseur, l’Ukraine est la victime. Aucune discussion ne peut avoir lieu sans l’Ukraine».
Le Premier ministre Viktor Orban se rend à Moscou dans le cadre d’une visite «exclusivement» bilatérale pour laquelle il n’a reçu «aucun mandat» de l’Union européenne, a affirmé le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.
La Hongrie a pris le 1er juillet la présidence tournante de l’UE, après des mois de blocages et de tensions avec la Commisssion et ses partenaires, notamment sur le soutien à l’Ukraine ou encore « la famille traditionnelle ». Mais Viktor Orban «n’a reçu aucun mandat du Conseil de l’UE pour se rendre à Moscou», a indiqué Josepp Borrell dans un communiqué..
Depuis son retour au pouvoir il y a quatorze ans, Viktor Orban entretient de multiples conflits avec ses partenaires de l’UE. Pour les eurodéputés, la Hongrie n’est plus une démocratie mais un « régime hybride d’autocratie électorale ».
