Par Arlette Akoumou Nga
«Si du diesel ou de l’essence venant d’Inde et produit avec du pétrole russe entre en Europe, c’est un contournement des sanctions, et les États membres doivent prendre des mesures » a affirmé Josep Borell le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère.
Avant le conflit en Ukraine, l’Inde achetait très peu de pétrole russe en raison des coûts de transport. Depuis, ses importations de brut russe ont été multipliées par 22, le brut russe étant vendu à prix cassé. De son côté, l’Europe doit remplacer chaque jour un demi-million de barils de diesel qu’elle achetait auparavant en Russie. Avant le conflit ukrainien, les pays membres achetaient en moyenne 154 000 barils par jour à l’Inde, sous forme de diesel et de carburant pour avion, le chiffre est passé à 200 000 barils par jours selon le cabinet Kper. 30% des exportations totales de diesel indien partent aujourd’hui en Europe contre un peu plus de 21% auparavant.
L’avertissement de Josep Borrel arrive à point nommé à la veille d’une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères indien et en plein sommet du G7 au Japon où l’accent sera mis sur les failles permettant à Moscou d’atténuer l’impact des sanctions internationales sur son économie.