Par Joël Onana
L’annonce a été faite lundi par la représentante des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, lors du Sommet de la Communauté des Caraïbes (Caricom). Elle a déclaré que le Bénin « a offert jusqu’à 2 000 soldats » pour une force de sécurité multinationale destinée à aider la police haïtienne débordée à reprendre le contrôle. La mission de sécurité, que le Kenya a accepté de diriger, est retardée depuis des mois en raison de problèmes logistiques, d’une contestation judiciaire à Nairobi et d’un manque de financement.
« C’est une évolution bienvenue », a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères du Guyana, Robert Persaud, qui assure la présidence tournante de la Carucom, à propos de l’annonce de Thomas-Greenfield.
Il a souligné l’importance de son argument selon lequel, comme Haïti mais contrairement aux autres pays de la CARICOM, le Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest, est francophone. Le Bénin avait également contribué à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), déployée de 2004 à 2017 et qui comptait à son apogée quelque 10 000 Casques bleus.
La semaine dernière, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a insisté pour que le déploiement de la nouvelle mission en Haïti progresse, où, selon l’Onu, plus de 1 100 personnes ont été tuées, blessées ou kidnappées rien qu’en janvier.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, s’est dit le mois dernier « consterné » par la violence en Haïti, ajoutant qu’il était « difficile d’exagérer » la crise. Plus tôt mardi, l’Onu a lancé un appel de 674 millions de dollars pour des projets humanitaires en Haïti, où la crise continue de s’aggraver avec la violence des gangs qui s’étend aux zones rurales et la présence du gouvernement qui s’érode encore davantage.
