Par Eric Boniface Tchouakeu
En 1916, le Cameroun alors protectorat allemand, est partagé entre la France (80%) du territoire,et le Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord (20%), après la défaite de l’Allemagne au Cameroun pendant la première guerre mondiale.
Le pays dans cette configuration sera ensuite placé sous mandat, puis sous tutelle de la France et de la Grande Bretagne respectivement par la Société des Nations (Sdn) et l’Organisation des Nations Unies (Onu).
Le 01er janvier 1960, le Cameroun oriental administré par la France accède à l’indépendance. La partie occidentale gérée par la Grande Bretagne, en ce qui concerne la zone sud du territoire, le (SouthernCameroon), car les Britanniques avaient divisé leur portion en deux,accède à son tour à la souveraineté internationale le 01er octobre 1961 en formant avec l’ex Cameroun français, la République Fédérale du Cameroun.
C’était après un référendum organisé sur le sujet dans ce territoire quelques mois plus tôt. Il convient de signaler que la partie nord du territoire (le NorthernCameroon), avait voté pour son rattachement au Nigéria.
Le 18 mai 1972 le premier Président Camerounais, Ahmadou Ahidjo, organise dans un contexte de monolithisme politique un référendum pour changer la forme fédérale du jeune pays, très couteuse économiquement dans son fonctionnement selon lui, pour un Etat unitaire.
Selon les résultats du référendum, plus de 99% des votants adhèrent à l’idée du Président Ahidjo. L’Etat unitaire est officiellement proclamé le 20 mai 1972.Depuis cette date, c’est également le jour de célébration de la fête nationale du Cameroun, encore appelée « fête de l’unité nationale. »
Selon de nombreux experts, d’un point de vue historique, la date du 20 mai ne pèse pas pour être retenue comme jour de la fête nationale, car le fait qui l’institue est un simple changement de la forme de l’Etat.
Par ailleurs le passage de l’Etat fédéral à un Etat unitaire, est l’une des principales causes du problème, puis de la crise anglophone en cours depuis fin 2016. ; les anglophones qui représentent environ 20% de la population, s’estimant globalement marginalisés ou même victimes d’une politique d ’ « assimilation » dans le grand ensemble actuel.
Les difficultés du quotidien d’une proportion significative de la population, qui peine à joindre les deux bouts, et qui n’a pas toujours accès aux infrastructures de base, ont provoqué une montée du favoritisme, du népotisme, du tribalisme et autres replis identitaires exacerbés alimentés notamment par des acteurs politiques véreux en manque d’arguments, dans un pays qui compte plus de 200 ethnies.
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Eric Boniface Tchouakeu, Journaliste. Founding father of Panorama Papers. Chef de chaîne Radio Tiemenie Sintou
Fort heureusement, le désir du vouloir vivre ensemble des Camerounais, continue à les maintenir dans une certaine unité. Cependant, pour davantage affermir et solidifier cette unité, il est important de les réconcilier au terme des discussions franches et honnêtes sur toutes les questions aujourd’hui objet de discordes.