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SPECIAL – Cameroun > An 40 ans du renouveau: Le lointain souvenir de l’autosuffisance alimentaire

Alors que la volonté politique est l’agriculture de deuxième génération, les pratiques culturales restent surannées dans une révolution verte sans main d’œuvre.

Par panorama papers
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Par Léger Ntiga

Au regard de la place occupée par l’agriculture dans la production des différents secteurs économiques du Cameroun, tous les classements des observateurs avertis le placent dans la catégorie des pays agricoles. Seulement, tous s’accordent à dire que le Cameroun a dégringolé de ses nombreux classements de pays leader dans la production de plusieurs de ses produits agricoles. Et les raisons souvent avancées sont multiples. Alors que le pays bénéficie plus que jamais d’une multiplicité de programmes dans le secteur, il peine dans certaines de ses régions, y compris dans les jadis, bassins de production, à nourrir ses populations. Du coup, pendant plus de 30 ans connu pour son autosuffisance alimentaire, le Cameroun peine à s’en souvenir. Ses dirigeants n’en parlent plus.

Le programme alimentaire mondial a quelques fois été sollicité pour venir en aide aux populations menacées de famine. Le président de la République, Paul Biya et son épouse ont, eux-aussi prêté une oreille attentive à ces besoins. Or, le secteur agricole occupait une place de choix dans l’économie camerounaise par une participation majeure de 14,1% au Pib et une forte employabilité près de 70% de la population active en 2008. En outre, la représentation de plus de ¾ des exportations du secteur primaire, bénéficiait d’une forte embellie des productions vivrières.

En dépit de ce grand potentiel agricole, la productivité reste en deçà des possibilités réelles. Et pour cause, la politique de «révolution verte» lancée en 1974, s’est essoufflée sans qu’une autre plus agressive prenne le relais. Les programmes scolaires par exemple, n’arrivent pas à s’approprier ce secteur absolument porteur qui faisait dire à feu l’ingénieur agronome Bernard Njonga: «La terre ne trompe pas». Dans les villages, le jardin familial, pilier de l’initiation de tout jeune camerounais au travail de la terre, a disparu des concessions. A la place, des mototaxis trônent. Dans le même ordre d’idées, l’exode rural des mêmes jeunes vers les centres urbains prive le monde rural de ses meilleures ressources humaines.

Innovations technologiques

Pour autant, le gouvernement entend mettre en œuvre un vaste programme d’accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également ceux des agro-industries. Dans ce cadre, il procèdera à la modernisation de l’appareil de production, qui consistera à rendre accessible les facteurs de production notamment la terre, l’eau et les intrants agricoles, promouvoir l’accès aux innovations technologiques par la recherche/vulgarisation et développer la compétitivité des filières de production dont les cultures d’exportation (cacao, coton, café, banane, caoutchouc et huile de palme, etc.) Les céréales: maïs, riz, mil/sorgho, arachide, etc., font partie de cette perspective.

Comme d’ailleurs les racines et tubercules parmi lesquels le manioc, l’igname, la pomme de terre, etc. Les fruits et légumes dont la banane plantain, la tomate, l’oignon, l’ananas ne sont pas en reste. Il est surtout question de mettre en place des filières nouvelles avec des produits comme le poivre, l’horticulture, l’agriculture biologique.

Pour réaliser ces objectifs de développement, le Cameroun s’est dit plus d’une fois déterminé, dans le cadre de sa politique de croissance, à mener des actions fortes afin de faciliter la tâche aux opérateurs économiques. Seulement cette ambition est restée verbale. Bien plus, les populations des zones de production agricole, ne cachent pas leur appréhension face à la prédation foncière des plus fortunés et grands groupes.

A cet effet, le gouvernement pour rectifier le tir, fait savoir que le processus d’identification et d’aménagement des zones agro-pastorales est actuellement bouclé par le ministère en charge des Affaires foncières.

Aussi, un régime de zone franche industrielle a-t-il été créé pour faciliter l’installation des agro-industries exportatrices, et des mesures fiscalo-douanières prises en vue de garantir la disponibilité des intrants et des équipements agricoles. Une perspective aérienne qui rend sceptique le petit paysan en attente de vivre les réalités de l’agriculture de seconde génération en faveur de laquelle, l’usine de tracteurs d’Ebolowa a maille à décoller.

Un peu comme les Comices agropastoraux, véritable coupe du Cameroun de l’agriculture, restés en hibernation pendant de nombreuses années sous le renouveau qui n’en a organisé que trois: Bamenda en 1984, Maroua en 1987 et Ebolowa en 2011. Une vraie performance en 40 ans.

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