Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Après un bref rappel historique de l’avènement de l’Etat unitaire au Cameroun, le leader de l’Udc va droit au but en appelant la Nation, le Peuple, à l’heure de la célébration de l’unité, de l’indivisibilité, de se faire le point en toute lucidité, en toute responsabilité de la situation de la construction unitaire nationale depuis 52 ans. « Convenons sans faux-fuyants, que la construction de notre Unité se trouve aujourd’hui sapée dans sa technostructure : l’Unité du Cameroun reposant avant tout, sur les deux entités indivisibles que furent les États fédérés du Cameroun Oriental et du Cameroun occidental. Si donc au sein de la partie occidentale de notre pays, une dissidence séparatiste est née, c’est une évidence que notre Unité, notre Nation est touchée de plein fouet », annonce-t-elle comme le constat fait de la réalité de terrain.
Pour remédier au mal, elle rappelle aux dirigeants du pays « qu’on peut aller plus vite et faire mieux en se référant à toutes les Résolutions et toutes les Recommandations du Grand dialogue national qui s’est tenu du 30 Septembre au 4 Octobre 2019 à Yaoundé ». Dans cette perspective, elle rappelle que le Comité de suivi mis sur pied pour contribuer à la paix « est de plus en plus discret ». Par ailleurs, elle appelle le Comité à investir le terrain en travaillent en synergie avec le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration ; la Commission nationale pour le bilinguisme et le multiculturalisme pour implémenter le Plan de développement dans les deux régions troublées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et aussi dans l’Extrême-Nord qui reste en proie au actes terroristes de Boko Haram. Elle interpelle par ailleurs le gouvernement de la République à prendre des mesures appropriées en faveur de la population scolaire déplacée à la prochaine rentrée des classes.
Une Intelligence qui travaille à saper la volonté de l’Unité nationale ?
« L’Unité nationale du Cameroun est aussi mise à mal par l’impunité avec laquelle les lois de la République sont violées à des échelons divers, par ceux-là même des autorités en charge de servir l’État de droit », souligne Tomaïno Ndam Njoya avant d’indiquer que cette appétence à contourner et à violer les lois, « devient la gangrène de la division, la division qui est aujourd’hui la chose la mieux partagée et entretenue dans notre Pays ! » Elle fait un inventaire sans complaisance à l’épreuve des faits : divisions, mépris, zizanies semées et alimentées au sein de la classe politique et des partis politiques, presse et les médias menacés par le délit de presse, des règlements de compte voire des exécutions sommaires mafieuses. Revenant sur les divisions, elle évoque la société civile avec les crises jusqu’au sein des associations religieuses, crises et ruptures au sein des Lions Indomptables, « le Label et baromètre de notre Unité nationale », les replis identitaires, le tribalisme exacerbé, des scènes incroyables d’espèces de « chasse gardée » ou « contrôle de territoire » politique. Tout ceci conforte la championne de l’Udc à penser qu’il devient difficile de ne pas croire en une « Intelligence » qui travaille pour saper la volonté du Peuple camerounais à vivre son idéal de fraternité, justice et progrès.
La répartition équitable des fruits de la croissance en question
Cette répartition, le leader de l’Udc la situe à plusieurs niveaux : socio-économique, culturelle, environnementale et autres. Cette répartition-là devrait constituer selon elle, une autre manifestation de l’Unité nationale. En toute rupture de cette répartition équitable de la croissance, c’est plutôt un taux de chômage élevé, la corruption, la précarité de l’emploi informel, les salaires bas, les inégalités (régionales, hommes-femmes, sous-représentation des jeunes), accès limité à l’éducation et à la formation, droits de l’homme, libertés d’expression, de presse, de réunion et de manifestation et des emprisonnements politiques qui sont servis aux Camerounais. Dans ce sillage, elle « appelle chacun, chacune en ce qui le concerne, d’œuvrer sans relâche et en permanence pour explorer les voies et les perspectives pour un bonheur national retrouvé et partagé ». Elle ajoute que c’est cet aspect fondamental de l’Unité nationale qui est célébré le 20 mai. Cette Unité Nationale qui dépasse le cadre institutionnel pour atteindre l’âme et le cœur du Peuple camerounais dans leurs diversités, dans leurs particularités. Personne ne doit être laissé sur le bas-côté de notre devoir de marche pour le sentiment et la personnalité nationale, renchérit-elle. Dans cette dynamique, elle demande aux Camerounais de la diaspora, dont l’action est de plus en plus engagée dans cette marche, de persévérer car « son apport est déterminant dans la construction de notre Unité nationale ». Pour finir, elle appelle tous les Camerounais à agir ensemble pour relever les défis environnementaux et le changement climatique ; pour arrêter la déforestation dont les conséquences sur la biodiversité unique du Cameroun, Afrique en miniature, sont désastreuses ; pour l’agriculture et pour la faune. Tout ceci est possible, confie-t-elle, comme il y va des élections justes, transparentes, avec un Code électoral consensuel.
