Par Boris Ngounou
Les conflits et l’insécurité constituent les principaux moteurs de la crise alimentaire aiguë dans sont victimes de millions de personnes au Cameroun. Dans la région de l’Extrême-Nord en proie aux assauts continuels de la secte terroriste Boko haram, près de 118 mille réfugiés et personnes déplacées par les conflits et les inondations ont déclaré ne pas être en mesure de produire de la nourriture ou d’accéder à l’aide alimentaire des organisations humanitaires. L’on parle ici, d’une crise alimentaire de phase 3, encore appelée crise alimentaire aigue.
Autre zone de conflit, même situation, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où la crise anglophone a mis en péril les moyens de subsistance des communautés, plus 500 mille personnes sont toujours en situation de crise alimentaire de phase 3.
Dans la région de l’Est, la situation d’insécurité alimentaire a été fortement impactée par l’afflux de réfugiés centrafricains. Dans cette situation, ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus touchés. Dans les localités fragiles où les réfugiés et les communautés d’accueil se partagent des ressources et des services déjà limités, cette crise alimentaire exacerbe les conflits.
Autre facteur et non des moindres, c’est la tendance inflationniste dans laquelle le Cameroun s’enlise depuis les cinq dernière années. Selon l’Institut national de la statistique (Ins), le taux d’inflation au Cameroun a augmenté pour atteindre une moyenne de 7,8 % en Août 2023, contre 6,3 % en Août 2022. Un taux dépasse de loin le seuil de 3 % fixé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
Pour pallier la situation, les auteurs de l’étude, à savoir la Fao, le Programme alimentaire mondial et cinq autres organisations internationales, recommandent entre autres au gouvernement d’augmenter le budget alloué au plan national de réponse humanitaire. Cette augmentation doit passer par la mobilisation des ressources financières nationales consacrées à la réponse humanitaire et le contrôle de la mise en œuvre de ce plan, à l’aide d’un mécanisme transparent et inclusif.