Éditorial de Cyrille Serge Atonfack Guemo
De jeunes garçons et filles animés par un indéfectible amour pour la patrie, unis par les idéaux de fraternité et de prospérité. Des jeunes gens qui ensemble cultivent l’esprit de probité, l’ambition d’épanouissement, le goût de l’effort, et l’exigence morale du travail bien accompli.
« Jeunesse, réarmement moral, civique et entrepreneurial, gage de discipline pour l’édification d’un Cameroun uni et prospère ». Quoi de mieux que le thème de cette 57ème édition de la Fête de la Jeunesse célébrée aujourd’hui samedi 11 février 2023, pour exalter ces fondements moraux ! Car, il faut le reconnaître, que dans nos pays africains en particulier, la population jeune semble en état de délitement moral doublé d’une décrépitude psychologique, en regard de l’apparente étroitesse des perspectives d’insertion socioprofessionnelle. Un sentiment de démoralisation amplifié par des discours de tromperie véhiculant le culte du lucre et la luxure.
Et pour ne rien arranger, le relâchement observé dans la transmission et le respect des codes endogènes de la vie en société, au profit d’effecteurs nihilistes charriés à profusion par la télévision et les réseaux sociaux, achève de plonger la jeunesse dans une sorte de flottement culturel ouvrant la voie à toutes les distorsions.
La cassure du ressort psychologique résultant de cette conjonction de permissivités ne permet plus à notre jeunesse d’entamer la valorisation de ses propres potentiels et talents, grâce à une bonne connaissance de soi. Au lieu de cela, la population jeune se révèle plus encline à emprunter les tortueux chemins de la facilité, très souvent par désir de la notoriété conférée par le gain, que dans un honnête projet de développement personnel. Les trafics d’êtres humains, de narcotiques, les réseaux d’immigration, les groupes armés terroristes, et plus récemment, ces étranges opérations de recrutement de volontaires appelés à constituer des légions internationales devant se battre contre rémunération dans de lointaines contrées, sont autant d’activités illégales et dangereuses, autant de mirages dans lesquels s’abîment les rêves de la jeunesse, en plus de présenter de réelles sources d’inquiétudes pour notre continent, davantage rendu vulnérable par la ponction de ses ressources humaines et intellectuelles.
Faudrait-il alors désespérer de notre jeunesse ? Que nenni ! Par ce qu’au sein de cet ensemble visiblement en manque de discipline, nombreux sont les jeunes qui se gardent des déviances comportementales. Une majorité peu bruyante et pudique, laborieuse et civique. C’est du sein de cette jeunesse entreprenante que notre armée renouvelle ses énergies. A la fois irréductibles combattants, infatigables bâtisseurs et indéfectibles patriotes, tels sont les jeunes sur qui compte notre armée pour défendre le territoire, protéger le peuple, et participer aux chantiers de développement.
Bonne Fête à la jeunesse camerounaise !
Extrait de H&F du 11 février 2023 par Léopold DASSI NDJIDJOU
