Par René Mbarga
En tout, sept prévenus, tous poursuis pour assassinat en coaction, ont comparu au tribunal de grande instance du Mfoundi, siégeant en matière criminelle, ce mercredi ; y figurait en bonne place au banc des accusés ; Ivana Essomba Bidjang.
Après des années d’interminables débats, le tribunal cherche toujours à élucider et à cerner le rôle de chaque prévenu dans l’assassinat en coaction du défunt Bryan Formbor Boris la nuit du 4 au 5 juin 2020 à minuit, au quartier Omnisports à Yaoundé.
Dés l’entame du procès, le Ministère public) porté par la voix de Monsieur Mocart Yaya a suscité une vive émotion en plantant le décor par une narration des faits. Il s’est servi pour angle d’attaque, du rapport d’ expertise médico- légal qui a conclu que, Bryan après avoir été poignardé à plusieurs reprises par les individus; avait rendu l’âme, des suites d’une hémorragie interne. Toujours dans le fil rouge de son déroulé, il a apporté d’importantes clarifications, en battant en brèche l’incohérence des déclarations faites par Ivana Essomba, lors de l’enquête préliminaire.
S’agissant , des nommés Aglada André, Djingui Djam, Hamada Salomon( décédé en prison) Nailengarti Maxim, Nde Mouaffo Patrick, Mbida Gustave Martial et Amborini Armel ; le représentant du parquet a relevé que les pièces de l’enquête préliminaire jusqu’à la phase de l’information judiciaire, démontrent à suffire que les mis en cause sont coupables. Malheureusement, les accusés depuis le début de l’instruction sont restés fidèles à leur ligne de défense: à savoir, le déni absolu.
Après de longues heures de réquisitions le ministère public a estimé pour sa part qu’il s’agissait bel et bien d’un cas d’assassinat en coaction . Pour sa dernière partition, il a requis à l’opérateur des caméras de surveillance, de diffuser les images de cette nuit fatale qui a coûté la vie à 00 h 56 mins 00s à la victime. Il n’y a aucun doute, cette mort a été planifiée. Il a inferé que l’ensemble des éléments du PV d’enquête préliminaire qui sont dejà suffisants, soient appliqués en conformité avec les articles 96 ( Coacttion) et 276 ( Assissinat) du code pénal.
Sur ce, l’audience a été suspendue à 16h21minutes
À la relance du procès à 18h35 minutes; les plaidoiries ont été ouvertes :
À son tour , la défense a contre-attaqué en remettant en cause, non seulement l’implication d’Ivana et des co-accusés; mais également de tous les éléments mis en avant par l’accusation.
« On dirait que nous sommes dans les années 90 . C’est quand même curieux que nous parlons d’une affaire de meurtre qui mérite la peine de vie ou de mort , malheureusement les images de vidéosurveillance n’arrivent pas à renseigner suffisamment s’est exclamé l’un des avocats de la défense. Quelle légèreté? Aucun élément matériel ne confond pas le droit la réalité. Au delà du doute , nous vous demandons d’acccorder de larges circonstances atténuantes ».
a regretté le concerné.
Pour Me Beas Jonas, _«il n’ y pas eu aucune honnêteté intellectuelle dans cette affaire lors des enquêtes préliminaires. Où sont les preuves fournies par l’accusation s’est-il demandé. Aucune. La preuve ne peut être primaire ou secondaire. Il n’y a rien. Le dossier est vide… »
À la suite des plaidoiries, pour Me Ewolo:
_«Les nombreux followers ont été un élément déclencheur pour faire d’Ivana Essomba un coupable idéal. D’après l’art 96, il n’y a jamais eu de concertation en cette dernière et les co-accusés. Il n’y aucun élément de preuve ni éléments matériels . Comment allez-vous rendre coupable ces citoyens? Avant de conclure avec l’art 310( ne pas s’appuyer sur les rumeurs) , ce procès n’est que le résultat d’une cabale.»
Les charges d’Assassinat en Coaction sont de plus en plus remises en question. On s’achemine peut-être vers les faits non établis ou le delit de vagabondage nocturne. Entre Incertitudes, inexactitudes qui planent pour la défense pour les faits reprochés à leurs clients cas par cas, et les vérités ( la constance) sur lesquelles l’accusation s’est appuyé. À 21h 20 minutes, le président de tribunal Kana Gaston Chrisostome a mis l’affaire en délibéré pour le 31 Mai 2023, date à laquelle, le verdict de cette tonitruante affaire, devrait être rendu.