Par Serge Aimé Bikoi
Juste 17 minutes ont suffi au président du tribunal militaire de Yaoundé d’ouvrir l’audience criminelle de ce lundi, 27 mai 2024, la seule inscrite au rôle et de renvoyer l’affaire. Mais le magistrat militaire, dans sa prise de parole, s’est d’abord prononcé sur deux points essentiels qui avaient motivé le renvoi de l’audience du 6 mai 2024. Relativement au premier point, il a rejeté la demande de multiplication des pièces du dossier. Demande qui avait été introduite par les avocats de toutes les parties qui estimaient qu’il existerait une sorte de deux poids deux mesures entre le commissaire du gouvernement qui a accès à l’ensemble du dossier et les avocats qui sont obligés de se contenter des bribes d’informations pour pouvoir bâtir la défense de leurs clients. À cette demande, le colonel Misse John, le président du tribunal militaire de Yaoundé, n’a pas donné une suite favorable à cette demande.
L’autre point sur lequel le président du tribunal s’est aussi prononcé en jugement avant-dire droit, c’est celui lié à la demande de levée de scellés sur la dépouille de Martinez Zogo. Le juge militaire estime qu’il est très prématuré, à ce stade de l’affaire, de parler d’une levée de scellés afin que le corps soit remis à sa famille. Au total, deux demandes introduites par les avocats à la dernière audience du 6 mai 2024, deux rejets enregistrés aujourd’hui.
Toutefois, selon la loi camerounaise, les conseils ont dix jours pour faire appel de cette décision Add. Sur les autres points, notamment sur la qualité de Me Claude Assira et Me Likefack, avocats qui avaient été constitués par l’Etat du Cameroun, le tribunal devrait également se prononcer sur leur qualité en tant que civilement responsable dans l’affaire Martinez Zogo, mais aujourd’hui, le président ne s’est pas prononcé là-dessus. L’affaire a été renvoyée au 17 juin 2024 pour poursuite des débats.