Par Joseph Olinga N.
Un an après l’assassinat du journaliste et lanceur d’alerte camerounais, Martinez Zogo, l’enquête piétine. De nombreux suspects ont été interpellés. Parmi lesquels l’ex-directeur de la recherche extérieure, Maxime Eko Eko, l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, Stéphane Martin Savom, maire proche du Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh ainsi que des cadres et agents de la Direction générale des renseignements extérieures (Dgre).
Les personnes interpellées sont accusées de “complicité d’enlèvement et de torture”. Inculpation qui fait suite à l’assassinat de l’ancien chef de chaîne de la radio urbaine “Amplitude FM”, Martinez Zogo. Le journaliste et lanceur d’alerte a été assassiné alors qu’il dénonçait des détournements sur les lignes budgétaires 57, 65 et 94. Des accusations qui indexaient l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga.
L’enquête diligentée depuis un an par le chef de l’État camerounais, Paul Biya, connaît des interférences et des interventions de nombreux membres du gouvernement. Dirigée par le Tribunal militaire, le juge d’instruction est directement rattaché au ministre de la défense dépendant de la présidence de la République.
Ordonnance présidentielle
Des sources proches du ministère en charge du contrôle supérieur de l’État (Consupe) indique que ” l’affaire Martinez Zogo est venue déclencher une enquête d’envergure au sein du gouvernement”. En effet, une ordonnance du président de la République du Cameroun exige que le ministre en charge du contrôle supérieur de l’État produise un rapport sur la gestion des lignes budgétaires 57, 65 et 94 “dans les délais”.
L’enquête prescrite par le chef de l’État camerounais a été diligentée quelques mois après l’assassinat du journaliste et lanceur d’alertes, Martinez Zogo. Il s’agit de faire la lumière sur la somme de 5447 milliards de Francs Cfa perçus par des ministres, hauts cadres de l’administration et des sociétés peu connues du fichier des impôts. L’enquête prescrite par le chef de l’État camerounais couvre la période allant de 2010 à 2021. Les dénonciations faites par le journaliste et lanceur d’alertes assassiné porte sur la période 2013-2021.