Par Boris Ngounou
La panique est descendue d’un cran depuis samedi dernier à la prison centrale de Yaoundé.
Tous les détenus désireux de se faire vacciner contre le choléra l’ont été, au cours d’une mini campagne de vaccination conduite par la Délégation régionale de la Santé publique pour le Centre. L’initiative visait à circonscrire la résurgence mortelle de l’épidémie au sein du pénitencier. Des sources internes à la prison ainsi que des sources médiatiques ont signalé vendredi dernier, que l’épidémie avait tué 3 détenus et infecter 8 autres.
La nouvelle a semé la panique au sein de cette maison d’arrêt, s’emparant également des cellules plus ou moins confortables, où sont logés les prisonniers VIP, c’est-à-dire les anciens pontes du régime, épinglés pour détournement de la fortune publique.
Avec près de 5 mille occupants soit cinq fois sa capacité normale, la prison de Kondengui ne pâtie pas seulement de sa surpopulation, mais aussi et surtout d’une insalubrité renforcée par des pénuries récurrentes d’eau potable.
Pas plus tard que samedi dernier, et selon des sources internes, c’est un camion-citerne qui a ravitaillé le pénitencier en eau, alors que les robinets tournaient au régime sec depuis une dizaine de jours.
La situation est pareille dans le reste de la capitale Yaoundé, où des milliers d’habitants ne disposent pas d’eau courante. Du coup, des experts de la santé affirment que ce manque d’eau serait à l’origine de la résurgence de l’épidémie de choléra dans la ville. Au ministère de la santé publique, une source indique que plus de 1500 cas ont été enregistrés dans la seule ville de Yaoundé avec à la clé une vingtaine de décès.
L’Oms, l’organisation mondiale de la santé compte le Cameroun parmi les 14 pays d’Afrique subsaharienne, confrontés au choléra depuis 2021. Une date à partir de laquelle, l’épidémie a coûté la vie à 374 camerounais, pour un taux de létalité de 2.24 %, a précisé le ministère de la santé publique.