Par Eric Boniface Tchouakeu
On y découvre notamment les identités des acteurs contactés et favorables, et ceux qui se donnent encore du temps pour se prononcer sur à la mise sur pied de ce qui est présenté comme un
« cadre opérationnel d’une dynamique plurielle et collégiale de la refondation et de la restructuration du Cameroun sur les plans institutionnel, politique, électoral voire socioéconomiques et socioculturel.»
Peu après la publication du communiqué de l’initiateur de l’Atp, certains acteurs ont démenti ou émis des réserves relativement à ce qui a été présenté comme leur position sur le projet.
Le Président de la Centrale Syndicale du Secteur Public, Jean Marc Bikoko, Coordonnateur au Cameroun du mouvement « Tournons la Page », dont le nom figure sur la liste des acteurs ayant donné leur accord de principe, a déclaré le 08 mars 2024 au cours d’un entretien sur les antennes de la Radio Tiémeni Siantou, que lui et « Tournons la page » ne sont ni membres, ni en faveur d’une quelconque coalition ou alliance électorale, car étant par principe, opposés à l’organisation des élections avant la tenue des « états généraux de la nation » camerounaise dont ils réclament l’organisation depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, on se saurait mélanger les « serviettes et les serpillères » relève Jean Marc Biko qui estime en fin connaisseur des acteurs la scène politique camerounaise, qu’une alliance ou coalition qui se veut sérieuse ne peut chercher à inclure tout le monde, comme ambitionne de le faire l’Atp, même simplement sur la base des différentes idéologies.
Le même 08 mars, dans une déclaration de son Bureau politique, le Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), affirme que bien qu’ayant été contacté, via son Président, Anicet Ekané, dont le nom est mentionné dans le compte rendu de l’Atp parmi les acteurs dont la confirmation ou l’infirmation de l’adhésion reste attendu, la discussion avec cette plateforme n’a pas encore eu lieu.
Il y a également déjà plusieurs jours que Samuel Billong, leader du parti dénommé, Mouvement Réformateur, a dans une lettre ouverte à Olivier Bilé, fait part de ses réserves relativement à la démarche de l’Alliance pour une Transition Politique.
Loin d’apporter sa caution à l’Atp tel qu’apparu dans le document de compte rendu d’étape, Samuel Billong a plus tôt lancé l’initiative « Union pour une Majorité Parlementaire », car pour lui, les partis politiques de l’opposition doivent davantage se mobiliser pour exiger le respect du calendrier électoral et se préparer en premier lieu pour affronter les législatives et les municipales prévues en principe en février 2025, avant la présidentielle qui doit intervenir huit (08) mois après.
Il n’est pas exclu qu’au fil des jours, semaines et mois à venir, que certains adhérents, ou ceux qui sont attendus, prennent leur distance vis-à-vis de l’Atp.
En voulant reproduire quasiment les mêmes méthodes de travail qui ont fait long feux dans le passé, que celles des auteurs des précédentes coalitions ou alliances des acteurs du camp de l’opposition au Cameroun, en vue de désigner un candidat unique pour affronter celui du pouvoir à l’occasion de la présidentielle, l’Alliance pour une Transition Politique connaîtra indubitablement le même sort.
Comme le dit l’adage, on ne peut pas continuer à faire chaque fois la même chose, et s’attendre à un résultat différent.