Par Léopold DASSI NDJIDJOU
« Bonne Célébration du 8 Mars Mesdames. Ne perdons pas de vue la prise de conscience qui doit continuer à nous habiter non seulement le long de cette journée, mais tous les jours de notre vie de femme », lance la femme politique à celles dont les Nations Unies ont adopté une Résolution leur consacrant une journée mondiale pour la défense de leurs droits et ce depuis 1977.
Il est question, confie-t-elle à la mère de l’humanité des violations qui font soit de la « résistance », persistent ou sont maintenues à dessein parce qu’il y en a qui en profitent. Il peut aussi se trouver, ajoute-t-elle, par ignorance voire préjugés, il y a des incompréhensions. Spécifiquement, elle indique à titre illustratif que le droit à l’avortement vient d’être inscrit dans la Constitution française. Elle en profite pour demander ce qu’il en est au Cameroun qui a pourtant ratifié le Protocole de Maputo. Cet instrument international incorporé dans l’Architecture normative du pays permet à la femme de recourir à l’avortement selon qu’il y va de sa santé.
« Il y a quelques années à l’Assemblée nationale, les données sur le drame des avortements clandestins étaient sidérantes. Où en sommes-nous »,
s’interroge-t-elle en indexant l’inertie du pouvoir sur la question.
Dans la panoplie des violations de ces droits, elle cite les accouchements rapprochés, qui selon l’homme permet d’avoir le plus d’enfants possibles et sécuriser par-là « sa place » ; ou pour chercher le fils éventuel successeur, les filles étant écartées ou n’ayant pas les mêmes avantages ; dans ce cas la mise à l’écart de la femme est vite « jugée » et condamnée pour stérilité. Au Cameroun,
« le taux de mortalité maternelle est constamment au rouge et cela ne semble émouvoir que le temps d’enterrer la mère et l’enfant »,
confie-t-elle.
Par ailleurs, elle rappelle aux femmes que le Congé de maternité est un droit acquis. L’employeur n’a pas le droit de faire travailler la femme qui vient d’accoucher.
« Il est question de votre désir, le vôtre : pas le désir de l’homme qui est avec vous ; ni celui des hommes en général, encore moins des visées de la société sur vous. Votre désir est votre droit. Ne le refoulez pas »,
assène-t-elle avec emphase.
Elle continue en parlant de son expérience en tant femme et maire de la ville de Foumban. Le premier magistrat de la cité des arts évoque de ce fait les diffamations, les menaces et les outrages dont elle doit faire face, parce que se trouvant à une instance de prise de décision où le plus souvent sa nature de « femme » est évoquée comme étant le premier problème. Dans ce dédale de sexisme débridé et à ciel ouvert elle en arrive à se demander quel être humain est venu au monde sans passer par le sein d’une femme.
Elle rappelle de ce fait aux hommes que la rengaine du concept de « masculinité positive » n’est en réalité qu’une forme de narcissisme inavouée pour mieux violer les droits de la femme. Pourtant, le monde a bel et bien évolué. Il appartient à toutes les femmes de suivre l’appel du maire à l’unisson avec de Djamal Amal, le maire de Paris et d’autres femmes couronnées de la planète qui sonnent la cloche un sursaut d’orgueil des femmes dans le sens bien compris de repousser le plafond de verre chaque jour.