Par Paul Tjeg
L’imprimerie nationale a un nouveau directeur général. Oyono Bika Pierre Nolasque a été porté à la tête de cette entreprise publique le 19 juin 2023, par un décret présidentiel. Il remplace à ce poste Paul Walter Komo, dont le management a été fortement décrié par les employés tout au long des 8 années qu’il a passées à la tête de cette structure.
Oyono Bika Pierre Nolasque s’apprête certainement à affronter l’un des challenges les plus importants de sa vie. En effet, il hérite d’une entreprise en faillite, quasiment en cessation d’activités et qui cumule de nombreux arriérés de salaires. Le seul point positif sur lequel il peut s’appuyer est le plan de redressement élaboré en juin 2022, sous l’égide du ministère de la Communication, tutelle administrative de l’imprimerie nationale.
Sa priorité sera donc de veiller à ce que les propositions formulées par le groupe de travail mis sur pied dans le cadre de ce processus de réhabilitation, connaissent une implémentation urgente. Il s’agit notamment de l’acquisition des matières premières ; de la révision du statut de l’imprimerie nationale et le décaissement d’une dotation spéciale qui va servir à payer les salaires des employés durant la période où le gouvernement va juger de la faisabilité du projet de relance susmentionné.
Ces initiatives sont intervenues deux mois après un débrayage organisé par les employés de l’imprimerie nationale aux abords des services du Premier ministre. Ce mouvement de grève avait pour but d’obtenir le paiement de nombreux arriérés de salaires qui remontaient à au moins 4 mois. Le management de Paul Walter Komo, le directeur général sortant, avait également été fortement décrié. On lui imputait notamment des fautes de gestion ainsi que des détournements de deniers publics.
Chancelante, l’imprimerie nationale ne relance ses machines que pour s’acquitter des commandes saisonnières que lui font l’Etat et ses démembrements. C’était notamment le cas entre 2016 et 2018 ou cette entreprise a bénéficié d’un financement de 6,52 milliards du gouvernement dans le cadre d’un contrat-plan, qui lui a permis de renflouer ses caisses en produisant tous les documents nécessaires à l’organisation des élections sénatoriales et présidentielles.
Oyono Bika Pierre Nolasque devra donc mettre sur pied des stratégies innovantes, afin de pousser l’imprimerie nationale à aller la conquête des marchés proposés par des entités privées. Ce qui a coup sûr, va permettre à cette entreprise de réduire sa dépendance vis-à-vis des subventions de l’État.
