Par Serge Aimé Bikoi
Ne soyons jamais les laquais, les serviteurs, les défenseurs et les dindons de la farce des bourreaux et des oppresseurs dans notre environnement proche ou lointain! Nous apportons généralement, de manière délibérée ou inconsciente, une caution à des basses besognes commises par les oppresseurs à cause des intérêts bassement matérialistes, voire mercantilistes que nous avons. Sans savoir que le jour où le pire arrivera, le jour où nous aussi serons victimes, nous allons bien nous languir, nous morfondre où nous lamenter tout simplement.
Nous savons pertinemment que les piètres rôles que nous théâtralisons au quotidien sont dommageables pour la société, mais parce que nous vivons sous le diktat d’un oppresseur, d’un entrepreneur-dictateur, nous taisons des injustices, des formes de discriminations, de disqualifications, de minoration et d’oppressions connues de tous. Mais le jour où nous-mêmes sommes happés par ces oppresseurs pour avoir faire œuvre de liberté d’opinion, d’expression et de penser, nous sommes pris en tenaille par les vampires du Godstank. Or, durant des années, bien de personnes et de personnalités publiques ont, elles aussi par le passé, subi un certain ostracisme de la bourrasque gouvernante, mais à cette période- là, vous étiez restés taiseux, silencieux et muets comme des carpes. Des journalistes avaient été arrêtés, séquestrés , opprimés et violentés, des centaines d’acteurs politiques de l’opposition avaient été interpellés, torturés, violentés et condamnés arbitrairement, mais plutôt que dénoncer ces entorses aux libertés individuelles et collectives (liberté de manifester, libertés de réunion publique, libertés d’expression, d’opinion, etc), vous avez, avec vos maîtres oppresseurs, accepté et cautionné la matérialisation de cette dictature ou, du moins, de cette démocrature. Bien de journalistes ont été arrêtés il y a quelques années, mais je n’ai pas vu la victime d’aujourd’hui dénoncer cette répression des libertés publiques. Fort au contraire, ses collègues et elle passaient le plus clair du temps à les vouer aux gémonies sur leurs antennes. Des émissions ont même été organisées à plusieurs reprises pour saper l’image de certains leaders des formations politiques, des reportages ont été produits pour cribler de balles les victimes des bourreaux. Mais les applaudisseurs d’hier sont, malencontreusement, devenus des victimes aujourd’hui. Comme quoi chacun a son tour chez le coiffeur. Mimi Mefo, Lindovi Ndjio, Rodrigue Ngassi, Polycarpe Essomba, Mancho Bibixy, Pen Terrence, Thomas Awah, Conrad Tsi, Michel Biem Tong, Paul Chouta, David Eboutou, Sébastien Ebala, etc avaient subi des formes de violences des oppresseurs. Mais avaient-ils, un jour, dénoncé cette entrave grave à l’expression des droits humains et des droits fondamentaux de la vie humaine ? Que nenni!
Alain Fogue Tedom, Olivier Bibou Nissack, Mispa Awasum, Pascal Zamboue et 64 prisonniers d’opinion continuent de subir les affres du régime gouvernant oppresseur, mais grande a été notre stupéfaction de constater que l’observation du mutisme des personnes qui, aujourd’hui, sont des victimes de la bourgeoisie compradore, du système tortionnaire qui avaient embastillé les combattants de la liberté. Faisons tabula rasa des 400 détenus arrêtés en 2019 et libérés ces dernières années !Faisons très attention ! Le diable n’a jamais d’amis , mais plutôt des proies. Les oppresseurs n’ont jamais d’amis , mais ils travaillent à dominer, à avilir , à annihiler, à séquestrer et à pérenniser les graves entorses aux libertés individuelles et collectives. L’enjeu étant de dompter le peuple et les catégories sociales vulnérables de manière sempiternelle. Ils ne veulent que perpétuer le pouvoir, l’autorité et l’influence sans oublier leurs intérêts. Le dictateur n’a pas d’amis, mais seul son pouvoir l’intéresse.
Il est urgent de clamer: Stop à l’indignation sélective, car le diable que l’on sert n’a pas d’amis, mais plutôt des proies! N’ayons jamais, dans la vie, une dénonciation sélective, une indignation sélective ! En réalité, les oppresseurs d’hier peuvent devenir des opprimés aujourd’hui. Les lyncheurs d’hier peuvent se muer en lynchés aujourd’hui. Les bourreaux d’hier peuvent être brisés et sombrer aujourd’hui comme des victimes. Cette tribune libre est, certes, austère, mais c’est la vérité, c’est la réalité factuelle que nous vivons. Il est impérieux que chacun se regarde dans le miroir et voit où il a failli! Ayons toujours en mémoire la défense des opprimés, des pauvres, des handicapés, des affamés, des malades, bref défendons les couches sociales vulnérables ! Ça va blesser plus d’un, mais il faut arrêter avec cette fourberie, avec cette hypocrisie, avec cette duperie! Que nous soyons riches ou pauvres , petits ou grands, gouvernants ou opposants, si tel ou tel est est opprimé, réprimé, sachons le/la défendre sans scrupule, sans vergogne et sans fards! Ne faisons plus le jeu des bourreaux en occultant les formes hétérogènes d’entorses aux droits humains que les pauvres et paupérisés subissent en permanence !Cessons de jouer le jeu des oppresseurs ! Soyons, tous, des défenseurs des droits humains sans exception !