Par Boris Ngounou
C’est le deuxième pont qui enjambe le fleuve de la Cross River, pour relier le Cameroun au Nigéria. Achevé il y a pratiquement un an, l’ouvrage long de 408 mètres relie précisément la localité d’Ekok situé dans la commune d’Eyumodjok, département de la Manyu au Sud-ouest du Cameroun, à celle de Mfumu dans l’Etat de cross-River au Nigeria.
Le coût de la construction de ce pont s’élève à un peu plus de 21 milliards de francs Cfa, une somme prêtée à la fois au Cameroun et au Nigéria par la banque africaine de développement.
D’après la note d’information du ministère des Travaux Publics, au sujet de l’inauguration de cette infrastructure, la construction du pont s’accompagnera dans les prochains mois, côté Cameroun, de l’exécution de plusieurs travaux relatifs aux aménagements connexes, financés par un don de l’Union Européenne, en faveur du Cameroun, à hauteur de 9 milliards de fcfa. Il s’agit entre autres, du bitumage de 5 km de voiries dans la ville d’Ekok, la réhabilitation du centre de santé, la réhabilitation et l’équipement de huit salles de classe avec clôture et latrines, la construction d’une gare routière avec des hangars de marché à Ekok.
L’enjeu économique
Outre la raison officielle de la construction de cet ouvrage, à savoir, la mise en œuvre de l’Accord de Greentree, signé en 2006, lequel accord garantie l’autorité du Cameroun sur la Péninsule de Bakassi, un territoire jadis source de tension entre le Cameroun et voisin Nigéria, le pont sur la Cross River, pourrait surtout redynamiser les échanges économiques entre les deux pays.
Toute chose qui ne sera cependant possible que si la crise sécuritaire qui sévit depuis 2016 dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, venait en fin à connaitre un terme.
À cause de cette guerre fratricide, le ministère de l’Économie indique qu’entre 2015 et 2019, la valeur des échanges commerciaux entre le Cameroun et le Nigéria est passée de 15,6 milliards à 2,9 milliards Fcfa, soit une chute de 81% de la valeur des échanges entre les deux pays voisins.