Par Mon’Esse
Près de deux personnes sur cinq, représentant 37,7% de la population, vivent en dessous du seuil national de pauvreté estimé à 813 francs par personne et par jour, selon les résultats de la 5ème enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam5) de l’Institut national de la statistique (Ins).
Avec ce seuil, note le document parvenu jeudi à la rédaction, ce sont environ 10 millions de personnes, sur une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants, qui vivaient dans la pauvreté en 2022.
L’enquête attribue cette situation, entre autres, par une croissance économique insuffisante, des distorsions liées à la redistribution des richesses ainsi que les différents chocs endogènes et exogènes liés au conflit russo-ukrainien et les fluctuations des cours mondiaux.
Les principaux résultats font ainsi état d’«une économie résiliente, mais confrontée à une pauvreté persistante et à une vulnérabilité accrue des ménages face aux divers chocs auxquels ils sont exposés».
En effet, avec un taux de croissance économique moyen annuel est estimé à 2,6% sur la période 2020 à 2023, le taux de pauvreté s’est établi à 38,6% en 2021 et, comparé à l’objectif de 30,8% fixé pour la Stratégie nationale de développement-2030 (Snd30), il y a près de 8 points d’écart à résorber.
Sur le plan spatial, explique l’Ins, la pauvreté est plus répandue en milieu rural où l’incidence est de 56,3%, tandis que la zone urbaine enregistre une incidence estimée à 21,6%, les régions les plus pauvres étant celles de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est.
S’agissant des inégalités de consommation, elles demeurent à un niveau élevé, car les 20% des ménages les plus riches ont une consommation 10 fois supérieure à celle des 20% des ménages les plus pauvres.