Par Joseph OLINGA N.
Inaugurées le 5 mars 2024, la première session parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat se sont arrêtées aux discours d’ouverture. Dix jours après, c’est le statu quo au sein des deux institutions.
Les débats constituants les menus des sessions à l’Assemblée nationale et au Sénat ne peuvent se tenir faute de président à la tête des deux chambres. Pour cela, l’Assemblée nationale et le Sénat doivent, au préalable, procéder aux votes des différents bureaux.
Parti détenant la majorité des parlementaires dans les deux chambres, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) doit désigner les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Mais pour des raisons plus ou moins évidentes, la machine coince.
Président sortant de l’Assemblée nationale, au perchoir depuis 1992, Cavaye Yeguie Djibril semble, à en croire les indiscrétions glanées dans les couloirs de l’auguste chambre et les salons feutrés de la capitale politique, Yaoundé, en déphasage avec la hiérarchie de son parti. Au plan populaire, le député du Mayo-Sava est aussi indexé pour des présomptions de mal gouvernance de l’institution. L’homme s’est aussi mis à dos les plus proches lieutenants du président national du Rdpc.
Au Sénat, la longue absence du président sortant, Marcel Niat Njifenji, nourrit les chroniques mondaines et fait bruisser le sérail. Âgé de 90 ans, le sénateur désigné par le président de la République, Paul Biya est en proie à des soucis de santé. Son retour dans la capitale, annoncé en grand renfort de publicité n’a pas eu lieu. Depuis le 13 mars 2024, les rumeurs vont bon train dans l’espace sociopolitique, sans que les proches ou les camarades du sénateur n’apportent la moindre éclairci.
L’immobilisme observé à l’Assemblée nationale et au Sénat, à l’analyse des raisons évoquées dans le sérail est en partie dû à l’indécision de la haute hiérarchie du Rdpc au pouvoir. Son président, Paul Biya étant réputé très à cheval sur le maintien de ses compagnons de routes ne réussit pas à trancher sur les remplacement d’un président de l’Assemblée nationale présenté dans certains milieux comme désormais “incontrôlable” et un président du Sénat visiblement amoindri par le poids de l’âge et des souci de santé récurrents.