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Cameroun > Liberté d’expression: Les mobiles de la prolifération des fake news dans l’espace public

La célébration de la 30ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai dernier, a donné l'occasion aux journalistes camerounais de faire leur introspection.

Par panorama papers
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Par Serge Aimé Bikoi

Avec l’ancrage des réseaux sociaux dans la société camerounaise actuelle, bien de confrères se livrent, de manière régulière, à la publication des fake news. Plutôt que d’informer, une des fonctions cardinales du journalisme, le travail de certains navigue, aujourd’hui, entre désinformation, mésinformation et mal information.

Avec l’émergence des techno médias, l’on note l’ampleur, voire la fulgurance des fake news dans les domaines aussi variés que la politique, l’économie, la santé que le sport, les marques et les célébrités. De manière globale, trois déterminants permettent de comprendre le phénomène de la démultiplication des deep fakes. En effet, les fake news sont le résultat de la paresse des journalistes. Bien de journalistes ne font aucun effort de vérification, de recoupement et de confrontation des sources parallèles face à la civilisation de l’instantanéité. Parfois, même les professionnels de l’information, a priori sérieux et rigoureux, tombent, malencontreusement, dans le piège de la diffusion des fake news. L’on se souvient, il y a quelques années, le quotidien “Mutations” avait publié, à sa grande une, la fausse information liée à la mort du pasteur Tsala Essomba, fondateur de l’église”Va et raconte !”. Ainsi, avait-on lu: “Tsala Essomba est mort”. Pourtant, ce n’était qu’une rumeur.

De plus, la prolifération des fake news est le corollaire de la chasse au scoop. En fait, avec le diktat des techno médias sur les mass médias, il y a, aujourd’hui, des nouvelles sirènes médiatiques, qui exercent une influence prescriptive et massive sur les journalistes au point où ces derniers ont la propension à reprendre , voire à reproduire les fake news dans leurs site webs, leurs journaux, ainsi que dans les médias audiovisuels. Les influenceurs, les lanceurs d’alertes, les cyberactivistes, les Tik tokeurs, les web comédiens appartiennent à la nouvelle génération des prescripteurs propagateurs de la désinformation, de la mésinformation et de la mal information. Ce sont des gate keepers des réseaux sociaux, dont les pages Facebook officielles sont largement suivies par de milliers d’internautes. Comme bien de lecteurs ne disposent pas de la capacité critique des sources et ne font pas preuve de distanciation épistémologique (critique) entre l’objet informatif et le sujet cyberactiviste qui en fait écho, ils likent, partagent et commentent abondamment les fausses informations postées. Et pourtant, une information populaire n’est pas forcément vraie, crédible et fiable.

La production des fake news est, enfin, la conséquence de l’ignorance des règles professionnelles. Les nouveaux flingueurs et dictateurs de la toile ne respectent pas les normes éthique et déontologique chères à la profession de journaliste. Les uns et les autres s’autoproclament “journalistes”, reçoivent un boom informatif, mais ne savent pas traiter méticuleusement les données en leur possession. Résultat des courses : soit ils tombent dans la confusion entre information et communication si bien que l’objet médiatique soit difficilement identifiable ou identifié ; soit ils basculent dans la propagande, le chantage ou, a contrario, dans le lynchage et l’objet médiatique est dilué, voire occulté dans les invectives ou dans les dithyrambes; soit ils ne savent même pas de quoi il en retourne en terme informatif et s’enlisent dans un mimétisme béat, en partageant, purement et simplement, ce que la masse techno médiatique a relayé -fût-il vrai ou faux-. Illico presto, ils sont happés par le double écueil de la mal information et de la manipulation.

Serge Aimé Bikoi, journaliste, rédacteur-en-chef de Panorama papers et Sociologue du développement

D’ores et déjà, dans l’optique d’éviter de demeurer des followers passifs, en relayant les fake news, il vaut mieux, au premier abord, investiguer, vérifier, recouper, critiquer, questionner et confronter les sources informatives primaires et secondaires avant de rendre publique toute information vraie, crédible et fiable. Aussi est-il impérieux d’installer les logiciels numériques pour protéger les messages contre l’infiltration et l’inféodation des fake news. Ainsi, chacun pourra-t-il élaguer une flopée de deep fakes qui pullulent sur la toile. Vivement que chacun(e) prenne ses responsabilités et s’attèle résolument à le faire!

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