Par Armand Soussia, Avec Le Héraut National
Sous prétexte de réorganisation, un membre du gouvernement en occurence le ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji a arbitrairement créé une nouvelle chefferie de 2ème degré sur le territoire de Baleveng, sans consultation ni consentement des autorités locales légitimes. Cette décision unilatérale a profondément choqué Sa Majesté Gaston Guemegni, le Fo’o de Baleveng, qui s’est exprimé avec consternation face à cette violation de leur autonomie.
Les populations de Baleveng ne sont pas dupes. Elles voient à travers cette manœuvre une tentative délibérée de diviser et de désorganiser leur communauté, sapant ainsi leur unité et leur stabilité. Les arguments avancés par les autorités pour justifier cette décision sont peu convaincants et trahissent une série de contradictions et de demi-vérités.
Il est particulièrement choquant de constater que les limites géographiques de la nouvelle chefferie de 2ème degré sont identiques à celles des quartiers mentionnés dans un précédent arrêté de 1995, érigeant Balekouet en chefferie de 3ème degré. De plus, l’augmentation soudaine et spectaculaire de la population de Balekouet, passant de 800 habitants en 1995 à 17 000 en 2023, soulève de sérieuses questions quant à la crédibilité de ce reclassement.
Cette mascarade administrative est d’autant plus troublante que des individus sans légitimité ni mandat clair se voient attribuer des titres de chefs de 2ème degré, créant ainsi une confusion institutionnelle préjudiciable à la stabilité de la région. En effet, selon la loi de 1974 sur la réorganisation des chefferies traditionnelles au Cameroun, seuls les chefs de 1er et 2ème degré des groupements autonomes sont légitimes.
Face à cette situation alarmante, les populations de Baleveng se mobilisent et expriment leur mécontentement croissant. Si aucune mesure corrective n’est rapidement prise, le calme précaire qui règne actuellement dans la région risque de céder la place à un chaos incontrôlable.
Il serait grand temps que les autorités reconnaissent le droit des communautés locales à gérer leurs propres affaires traditionnelles, sans ingérence injustifiée de l’État. Les Chefferies traditionnelles incarnent l’histoire et la culture profondes du Cameroun et méritent d’être respectées et préservées pour le bien-être de toutes les générations futures.