Accueil Opinion Cameroun > Malaise de l’unité nationale: A quand une thérapie de choc contre les métastases du cancer 

Cameroun > Malaise de l’unité nationale: A quand une thérapie de choc contre les métastases du cancer 

A l’approche de la fête de l’unité nationale, le 20 mai, l’heure est à un florilège d’attitudes et d’affirmations ambiguës qui enveniment le mal en toute impunité.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

Où va la Nation camerounaise ? Sera-t-elle ou le sera pas ?, pour surfer sur une déclaration présidentielle au cours d’un de ses voyages à l’Ouest du pays : « le Cameroun se fera avec l’Ouest ou ne se fera pas ». Le pays de Paul Biya a-t-il mal de s’affirmer comme une entité homogène sur la place internationale ? Bien sûr que non à priori mais à l’observation des faits qui émaillent le vécu des Camerounais tant à l’intérieur qu’au sein de la diaspora, la question brille dès lors de mille feux.

Comment revenir sur ces attitudes et déclarations à cautions et échapper à l’accusation d’une intention malveillante de remuer le couteau dans la plaie ? Au- delà de ces postures répréhensibles et affichées de manière éhontée par ceux qu’on pourrait qualifier volontiers d’enfants perdus ou sulfureux de la République, existe-t-il une intelligence à l’œuvre pour fragiliser à outrance et pourquoi pas imploser la Nation camerounaise dont les fondations sont posées sur le sang encore frais des héros de l’indépendance ? A tort ou à raison, volontairement ou pas, le Cameroun se comporte dans sa globalité comme un non-peuple, ou mieux un peuple castré de sa détermination commune de braver ensemble les écueils sur le chemin d’un mieux vivre ensemble.

Peut-être est-ce peu ou pour la résurgence des réminiscences de l’esprit du colonisé qui peine à prendre son destin en main une fois son maître parti ? Le dilemme de l’esclave qui lit son bonheur à lui, dans les yeux de son maître, son bourreau ! Question douloureuse 63 ans après les indépendances ! Nous voici encore à la case de départ en pleine lamentation sur la question du liant, du ferment, du ciment national qui ne tient pas, qui s’effrite à la pose des pierres d’édification. Comment en sommes-nous arrivés là ? Est-ce la faute à nos dirigeants, qui tenus très tôt pris à la gorge par la volonté de faire le plein des voix dans les exigences démocratiques depuis La Baule, au début des années nonante, ont desserré l’étau de l’Etat dans la construction de la Nation ? Ce faisant, on l’a vu en ces temps-là, les sentiments d’appartenance communautaire ont flambé, menaçant de cramer la République. Les élites politiques étaient ancrées ou considérées comme telles, prioritairement sur des aires communautaires. Trente ans plus tard, le logiciel obsolète des années 90 au contact frontal avec la pluralité d’opinion, semble n’émouvoir personne au moment précisément où les deux régions anglophones du pays ont pris les armes dans l’intention sécessionniste.

Le gouvernement, le dindon de la farce
Si on peut ainsi jeter l’anathème sur les manœuvres politiques de nos dirigeants, qu’en est-il des comportements du citoyen lambda ? Comment comprendre que dans un tel contexte, le Cameroun tolère qu’il y ait des voix pour revendiquer une quelconque exclusion d’autres Camerounais d’ici ou d’ailleurs ? Pour exister comme Nation, faudrait-il en permanence créer ou indexer un ennemi de l’intérieur ? Faudrait-il que certains citoyens se donnent le droit en permanence de menacer en toute impunité d’autres Camerounais ? Il y a-t-il dans ce pays un sentiment d’appartenance à la Nation plus affirmée dans certaines communautés que d’autres ? Un Camerounais de la partie septentrionale, orientale ou occidentale du pays, est-il moins Camerounais à Yaoundé que les natives Owondo ? On peut en dire autant à Douala, à Bafoussam, à Garoua ou à Maroua. Devra-t-on dire que les autochtones ou les natives, ont plus de droits chez eux que d’autres Camerounais ? Voici la problématique qui agite le landerneau et attend incessamment une clarification pour le mieux vivre ensemble. A force de silence- c’est embrassant du reste- le gouvernement passe aux yeux de l’opinion comme le dindon de la farce. On le prend, par son silence de jouer le jeu des officines ténébreuses qui font monter la tension sociale.

Et de ce point de vue, c’est dans les grassfield du pays que le ressentiment est à son comble. Ne nous voilons pas la face, ce sont les populations de cette partie du pays qui paient souvent le lourd tribut de ces errements. Les Bamoun, les Bamiléké et les Anglophones sont le plus souvent au creux de la vague, menacés ou pourchassés sur le territoire national sans la moindre réaction de sanction au sommet. C’est connu que c’est ainsi vont les choses, au point où un ministre de la République a récemment fait un parallèle entre la Shoa et la situation des Bamiléké. Gravissime. Alors que l’Etat hébreux désapprouvait, le Cameroun est demeuré zen. A la veille de la fête de l’Unité nationale, n’est-ce pas une opportunité pour remettre les pendules à l’heure ? Dire à tous, que la Nation camerounaise se fera ou ne se fera pas.

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