Par Zobel A. Mbon
Tout est parti d’un spécimen du programme des obsèques de Martinez Zogo, élaboré par une partie de la famille du défunt dont la sœur ainée, Crescence Moungou.
Selon des informations puisées à bonne source, ce spécimen devait être présenté au ministre de la Communication au cours d’une réunion prévue avec la famille du disparu, le mercredi 15 mars. Le document s’est malheureusement retrouvé sur la place publique, suscitant une vague d’indignation de la part des ayants droit du disparu notamment de son épouse, Diane Zogo, totalement ignorée par la famille de l’homme de médias.
Jointe au téléphone mercredi, Diane Zogo affirme :
«Moi, en tant que femme de M. Zogo, je n’ai jamais organisé les obsèques puisque nous suivons l’enquête et on attend qu’on nous remette le corps. La preuve en est que le programme des obsèques ne porte pas mon nom. Ça veut dire que cela ne vient pas de moi.»
Quant à Crescence Moungou, elle aussi jointe au téléphone par la rédaction elle déclare :
«C’est moi qui ai qualité de faire les obsèques de Martinez, jugement d’héritière de mon père à l’appui. Martinez est le troisième né de la famille, donc s’il y a quelque chose à faire c’est moi. Tout ce que sa copine fait là, ils n’ont pas d’acte de mariage. J’ai voulu qu’on enterre Martinez dans la paix. C’est moi qui ai mis le corps à la morgue. Si on a scellé le corps, je devrais être au courant.»
Pour la sœur aînée de Martinez Zogo, les choses devraient avancer en attendant le résultat des enquêtes :
«Nous tous nous voulons la justice dans cette affaire. Mais, entre-temps, nous qui restons allons faire comment ? Je suis décidée, même s’il faut voir le président Biya j’irai le voir. Si ça me dépasse, Biya va demander qu’on enterre Martinez. Je ne peux pas laisser décimer toute une famille.»
Mercredi un des avocats des ayants droit du disparu, Me Calvin Job, a publié un communiqué vengeur contre «toute tentative de récupération du corps du défunt à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé, et d’organisation des obsèques n’émanant pas de la veuve». Toute chose qui serait considérée comme une provocation éhontée et une insulte à la mémoire de celui dont le vrai nom était Arsène Salomon Zogo Mbani.
A l’opinion publique et aux autorités, l’auxiliaire de justice prévient qu’une action en justice est engagée pour faire reconnaître la vérité et les droits de la veuve, la seule ayant qualité pour organiser les obsèques «pour avoir contracté mariage avec feu Martinez Zogo», dont le corps atrocement mutilé fut découvert le 22 janvier aux alentours de la ville universitaire de Mfou après avoir été enlevé 5 jours plus tôt.
Voici une dizaine de jours, à la suite de l’enquête conjointe gendarmerie-police, ordonnée par le président Paul Biya, le tribunal militaire de Yaoundé a mis une vingtaine de personnes sous mandat de dépôt. Il y a parmi elles l’homme d’affaires et patron de médias Jean Pierre Amougou Belinga, le patron de la Direction générale à la recherche extérieure (Dgre), Maxime Eko Eko, le chargé des opérations du renseignement, Justin Danwe ainsi que plusieurs éléments placés sous ses ordres.
