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Cameroun | Prison centrale de Yaoundé: au coeur de l’expansion sécessionniste

Déjà sous l'emprise des trafics de tous genres, la prison centrale de Yaoundé fait désormais face à l'instauration d'un climat de terreur promu par des leaders issus de la masse des prisonniers incarcérés dans le cadre des combats séparatistes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest.

Par panorama papers
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Par Joseph OLINGA N.

Prison centrale de Yaoundé-Kodengui, ce 11 février 2024, impossible pour les prisonniers de se ravitailler auprès des commerces de fortune que l’établissement carcéral compte pourtant en dizaine. Sous le prétexte de la célébration de la fête de la jeunesse, les leaders incarcérés dans le cadre de la guérilla qui oppose l’armée régulière et des groupes armés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest ont exigé la fermeture de tous les points de ravitaillement de la principale prison du Cameroun.

Le mot d’ordre donné ici a pour symbolique la contestation de la célébration de la fête de la jeunesse. Événement national considéré par les mouvements sécessionnistes comme une usurpation de ce qu’ils appellent “la République”. Pour eux, la journée du 11 février est marquée du sceau de “la roublardise des francophones au moment de la réunification des régions orientale et occidentale du Cameroun.” L’institution des “boutiques mortes” à la prison centrale de Yaoundé, loin d’être une nouveauté ces 10 et 11 février 2024 à la prison de Yaoundé-Kodengui est une habitude connue des détenus et des personnels de l’établissement pénitentiaire. Chez les personnels de la prison, l’on reconnaît sans fioritures que

“l’opération ville morte ne se limite pas au Noso. Elle est exécuté au sein de la prison sous la forme des fermetures des boutiques, lors de certaines fêtes nationales.”

Idéologie sécessionniste

C’est que la crise anglophone qui a conduit à l’emprisonnement, à la prison centrale de Yaoundé, de près de 300 présumés sécessionnistes ou complices a aussi développé un nouvel écosystème. Un nouvel ordre dans lequel certains leaders se sont construits des cartels voguant entre revendications politiciennes et trafics de tous genres au sein de la prison. Sous anonymat, des sources au sein de la prison soulignent que de nombreux morts sont en réalité la conséquence de certains meurtres commandités par des leaders sécessionnistes incarcérés ici. Au coeur même de la capitale politique du Cameroun, ces nouveaux parrains ont développé au sein de la prison un environnement meublé d’enlèvements, de chantages et de rançonnements. Une nouvelle économie du gangstérisme et de la peur sous fond de revendications politiciennes.

Les leaders de ce nouvel ordre au sein de la prison centrale de Yaoundé sont devenus des hommes d’affaires et porteurs de revendications sécessionnistes craints par les autres prisonniers tout en faisant commerce avec certains personnels et même des cadres de l’administration pénitentiaire. A l’observation, ces nouveaux business men ont acquis l’essentiel des espaces dédiés au commerce dans la prison centrale de Yaoundé. Les quartiers 8 et 9 sont connus de tous comme des “Mapans”. Des places d’affaires où se déroulent tous types trafics au sein de la prison. Vente de drogues, d’alcool fort et même commerce de sexe entre prisonniers de même sexe, et, souvent des viols sur les moins robustes sont légion.

Phénomènes “Mapans”

Les quartiers 1 et 2 ne sont pas en reste. Ici prospèrent d’autres types de “Mapans”. Tout détenu nanti peut s’offrir un appartement meublé ou une virée dans les boîtes de nuit qui sont ouvertes 24h/24 dans ces quartiers carcereaux réservés à l’élite. Dans la majorité des cas, les espaces carcereaux véhicule d’énormes flux financiers contrôlés par les cadors “Amba-boys”. Des personnages qui , au sein de la prison centrale de Yaoundé, ont instauré un climat peur et de terreur sous le regard des responsables du pénitencier. Des responsables dont nombreux bénéficient et souvent entretiennent la corruption ambiante qui dicte sa loi à la prison centrale de Yaoundé.

Le phénomène de corruption à la prison centrale de Yaoundé est tel que les “Mandats”, espaces initialement prévus pour le couchage des détenus sont réquisitionnés par certains leaders du commerce et de la terreur pour servir d’entrepôts aux énormes stocks de marchandises qui alimentent le trafic au sein de la prison. Difficile d’évaluer la valeur des stocks marchands avec précision. Des personnels pénitentiaires indiquent néanmoins que

“les stocks de marchandises entreposés dans les cellules peuvent parfois atteindre les 40 millions de Francs Cfa.”

Selon les mêmes sources, des pics allant jusqu’à 60 millions de Francs Cfa peuvent être atteints lors des fêtes de fin d’année.

Organisations politiques

L’emprise des patrons du commerce et de la terreur dans la principale enceinte carcérale de la ville de Yaoundé est telle que des réunions regroupant les leaders et des sympathisants de la cause ambazonienne se tiennent dans certains locaux de la prison centrale de Yaoundé, sous le regard indifférent de certains responsables administratifs de la prison. Des témoignages sont légion sur la nature des sujets abordés au cours de ces assises. La plateforme instituée par les leaders de la cause séparatiste au sein de la prison centrale de Yaoundé se transforme parfois en une sorte de tribunal informel. Moment au cours duquel des sentences sont prononcée contre des détenus originaires des régions en crise du Nord-ouest et du Sud-Ouest qui montrent peu d’entrain dans la revendication de la cause. Une source interne explique que

“Ce tribunal juge et torture physiquement les anglophones peu impliqués dans la cause sécessionniste ou se mettant en marge des mots d’ordre de boycott qui sont souvent lancés par les leaders.”

Dans cet environnement où des enlèvements, des séquestrations et des meurtres sont commandités à partir de la prison centrale de Yaoundé, nombreux parmi les détenus anglophones font profil bas pour préserver la vie de leurs parents ou des proches identifiés par les leaders. Sous cape, des récits de demande de rançons et des cas de sévices corporels infligés ou commandités par les leaders de l’excroissance ambazonienne, au sein de la prison centrale de Yaoundé sont évoqués tant par des victimes que par certains personnels pénitentiaires.

Au sein de la prison centrale de Yaoundé, aucun mystère n’est fait sur les risques d’affrontements entre les communautés anglophones et francophones. Une réalité connue de la hiérarchie carcérale mais qui semble relégué aux orties. Pourtant, de l’avis même de certains détenus, le climat à la prison centrale de Yaoundé est telle que des groupes de prisonniers connus se regardent en chien de faillance. Prêts à en découdre à la moindre étincelle. Les uns dénonçant ce qui leur apparaît comme une cuisine sorte de “statut spécial” tandis que les autres assimilent volontiers les autres au statut d’ennemis proches de la “République”.

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