Par René Mbarga
Jamais auparavant, les frais médicaux liés à l’évacuation sanitaire d’un dignitaire de l’establishment de Yaoundé, n’avaient fait l’objet de publication sur la toile.
Quelques heures avant le retour de la dépouille mortuaire du Professeur Joseph Owona – ancien ministre et juge constitutionnel – au bercail ; la blogosphère est inondée par des détails chiffrés, portant sur l’appui financier de 39.500.000 Fcfa, qu’il avait bénéficié en extrême urgence, courant décembre 2023, de la part du gouvernement.
Dans ce document parvenu à la rédaction de Panorama papers, Ferdinand Ngoh Ngoh écrit à Louis Paul Motaze, le grand argentier de l’Etat, en ces termes:
« J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir débloquer et mettre en urgence à la disposition de la paierie auprès de l’ambassade du Cameroun à Paris, la somme de Fcfa 30.500.000 pour soutenir Monsieur Joseph Owona, Membre du conseil constitutionnel, évacué sanitaire en France./. ».
« C’est manifestement pour répondre au journaliste J. Rémy Ngono qui a affirmé, dans l’un de ses récents live sur You Tube que le gouvernement n’avait rien fait pour le Professeur Joseph Owona, qu’ils ont décidé de faire fuiter ce document » :
estime un observateur.
Ils ont profané sa mémoire…
Pour un avocat au barreau du Cameroun, ancien étudiant du disparu:
« ça c’est du cynisme pur et dur. Il n’y a avait aucune urgence à mettre l’ardoise des frais médicaux du disparu, sur les réseaux sociaux »
« On ne nous a jamais communiqué le montant des évacuations sanitaires de Cavaye, Niat, Meva’a Meboutou ni celui d’une quelconque autre personnalité de la république. Ça traduit tout simplement le fait que cet universitaire était déjà considéré, comme étant en rupture de bans, avec le régime de Yaoundé. J’en veux pour preuve son essai, plaidant pour la rotation du pouvoir entre les dix régions du pays. Foncièrement attaché à la limitation des mandats, il avait incontestablement perdu l’estime du parti où les hiérarques pensent que Biya doit rester à Etoudi, advitam aeternam »
a inféré notre interlocuteur.
Sensiblement avec la même indignation, un éditorialiste camerounais interrogé sur le sujet n’y va pas du dos de la cuillère :
« Il y a eu comme une volonté délibérée de souiller la mémoire du tout premier agrégé camerounais dans la filière droit public, voire de l’humilier. En publiant la facture de ses soins, et la lettre lui concédant environ 40 millions de Fcfa ; les stratèges du régime laissent penser que le régime, qu’il voulait voir disparaitre à fait montre de magnanimité à son égard »
A-t-il conclu
Pour rappel, décédé le 6 Janvier 2024 à Bordeaux en France, la dépouille mortuaire de l’ancien ministre est annoncée à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen, ce jeudi en début de soirée. L’inhumation suivra le 17 février 2024 à Akom, dans le département de l’océan.