Accueil CultureAfrique SPÉCIAL – Cameroun > An 40 du renouveau national au plan culturel: Le trait marquant de la mort de l’industrie cinématographique

SPÉCIAL – Cameroun > An 40 du renouveau national au plan culturel: Le trait marquant de la mort de l’industrie cinématographique

Quarante ans après l'accession de Paul Biya à la magistrature suprême, le champ culturel n'est guère rayonnant.

Par panorama papers
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Par Serge Aimé Bikoi

De la disparition des salles de cinéma à la décrépitude des sociétés de gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins du droits d’auteur en passant par la non-définition, jusqu’à nos jours, du statut de l’artiste, le renouveau culturel n’est pas à la meilleure enseigne plus de quatre décennies après la venue de Paul Biya au pouvoir.

La création d’un ministère camerounais de la Culture(Mincult), en 1992, pour la promotion du patrimoine culturel et artistique interne, l’adhésion du pays de l’homme du 6 novembre 1982 à la francophonie, un an plutôt en 1991, puis trois ans plus tard en 1995, au Commonwealth, sont, sans doute, l’œuvre de la diplomatie culturelle du chef de l’Etat. Mais seulement depuis des années, l’univers de la culture camerounaise s’est décliné en termes conflictuels. C’est surtout dans le domaine de l’art musical. Au cœur de la grande palabre, l’éloquente question de la gestion des droits patrimoniaux, principal fruit de l’exploitation des œuvres des créateurs.
De la société camerounaise du droit d’auteur (Socadra), créée en 1979 à la Sonacam(Société nationale de l’art musical) fondée en 2017, en passant par la Socinada(Société civile nationale des droits d’auteur) et les autres sociétés de gestion collective de droits d’auteurs(Scaap, Sociladra, etc), les maux sont restés les mêmes ou presque. Soupçons de détournement des sommes perçues sur l’exploitation des droits d’auteur, trafics d’influence de toutes natures, guerres de clans entre autres. Les artistes- musiciens locaux sont réduits à la mendicité de manière globale à quelques exceptions près.

Dans le domaine du septième art, l’art cinématographique, les cinéastes portent encore les vestiges de la descente aux enfers des salles de projection.
Les 12 et 20 janvier 2009, deux dates qui rappellent la fermeture des trois dernières salles de cinéma du pays: le cinéma Abbia à Yaoundé, le cinéma Le Wouri à Douala et l’Empire à Bafoussam. Le groupe Fotso, propriétaire des murs, avait décidé de réagir aux impayés de loyers de l’occupant des lieux, le distributeur et exploitant français Ciné news distribution. Cette annonce de la fermeture de l’ensemble du réseau, en moins d’une semaine, avait suscité émotions et consternation auprès des réalisateurs, producteurs, comédiens et humoristes, qui ont sollicité une réaction de l’État et des collectivités territoriales décentralisées(Ctd). A l’époque, la ministre des Arts et de la Culture(Minac), Ama Tutu Muna, déclarait qu’elle « fera tout ce qui est en son pouvoir pour remédier à la situation». Treize ans plus tard, rien n’a bougé; les salles sont restées fermées.
Pourtant, la longue marche du cinéma camerounais remonte aux années 1960, période marquée par la consécration de l’indépendance au pays. Le Cameroun est l’un des premiers pays africains à s’illustrer dans le domaine du septième art. Dès 1960, des citoyens se sont attelé à la création et à la réalisation d’œuvres cinématographiques, parmi lesquels Thérèse Sita Bella et Jean Pierre Dikongue Pipa.
Heureusement, l’émergence du Festival écrans noirs est venue comme un palliatif à sa manière. Reconnu d’utilité publique en avril 2016 par le président de la République, Paul Biya, aujourd’hui, les Ecrans noirs se positionnent comme étant le deuxième grand festival en Afrique noire après le Fespaco(Festival panafricain de la culture) au Burkina Faso.
Au-delà de tout, et c’est peut-être le paradoxe au regard de la misère ambiante dans le secteur culturel, c’est le poids de la culture sur le plan de l’économique. Selon, l’Institut National de la Statistique(Ins), le secteur des arts et de la culture a généré 41,5 milliards de Fcfa en 2019. Un résultat, certes, non négligeable, mais tout de même en deçà du potentiel culturel camerounais, explique l’Ins.

Selon le Gicam(Groupement interpatronal du Cameroun), les industries culturelles camerounaises sont confrontées à plusieurs problèmes qui entravent leur développement. La gestion des droits d’auteur ne réjouit par les bénéficiaires. Les difficultés d’accès au financement qui se posent avec plus d’acuité. Dans la Stratégie nationale de développement(Snd 20-30) du Cameroun, sur la période 2020/2030, le gouvernement camerounais a donné des orientations des actions qu’il entend mener pour apporter des solutions aux problèmes du secteur des arts et de la culture. Il s’agit, entre autres, de poursuivre l’inventaire du patrimoine culturel et le valoriser, de structurer les corporations et les métiers artistiques, de développer l’industrie cinématographique, d’intensifier l’enseignement des arts dans les programmes scolaires, de créer, sous la supervision des Collectivités territoriales décentralisées(Ctd), les structures de formation et de promotion des arts et de la culture. Pour l’instant, il ne s’agit que des projets. S’agissant des difficultés d’accès au financement, le président du Gicam, Célestin Tawamba, affirme avoir proposé, dans son Livre blanc de l’Economie camerounaise, le recours aux incitations fiscales et au financement participatif. Histoire de tirer le meilleur parti des financements.

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