Par Julie Peh
Dans sa lettre, le Dr Oyane explique avoir « envoyé à la demande de l’administration de la faculté le 23 janvier 2024, un sujet d’examen pour le compte de la session normale (corrigé inclus) intitulé ‘L’électeur camerounais est-il émotif ?’ ». Un sujet apparemment anodin, qui s’inscrit dans le cadre de son enseignement de Sociologie électorale et de Monitoring des élections dispensé en Master 1 Science Politique à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Yaoundé II. Mais ce sujet semble avoir suscité de vives réactions et déclenché une spirale de violence à son encontre.
Depuis la soumission de ce sujet, la vie du Dr Oyane est devenue un véritable cauchemar.
« Depuis le 21 février 2024, ma vie est devenue un enfer où je suis victime de menaces de tous ordres, du harcèlement moral insupportable et plus grave, on essaie de porter atteinte à mon intégrité physique à travers plusieurs manœuvres malicieuses (guet, filature etc.) »,
Écrit-il dans sa lettre.
Une situation intenable qu’il attribue directement à ce sujet d’examen, devenu malgré lui une « affaire d’État » avec lui comme « ennemi désigné ». Face à cette situation insoutenable, le Dr Oyane lance un appel à l’aide aux autorités compétentes.
« De ce qui précède, je vous prie de bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour que les concernés soient identifiés, interpellés et jugés conformément à la loi », implore-t-il, craignant pour sa vie et celle de sa famille.
Un appel urgent qui en dit long sur la gravité de la situation. Cette affaire, au-delà de son caractère choquant et inadmissible, soulève des questions cruciales sur l’état de la liberté académique et des franchises universitaires au Cameroun. Comment un simple sujet d’examen, proposé dans le cadre d’un enseignement universitaire, peut-il mettre en danger la vie d’un enseignant? Quelles sont les forces qui s’opposent à une réflexion libre et ouverte sur des questions aussi fondamentales que le comportement électoral des citoyens ?
Il est urgent que les autorités prennent la mesure de cette affaire et agissent avec fermeté pour protéger le Dr Oyane et garantir la liberté académique, pilier essentiel de toute société démocratique.