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Transfert d’autorité sur Bakassi|Cameroun > Le rôle des acteurs: Le cas de Maurice Kamto

Le 14 août 2008, le Cameroun retrouvait définitivement tous ses droits sur la péninsule de Bakassi. C'était après un long feuilleton judiciaire et diplomatique avec le voisin nigérian.

Par panorama papers
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Par Serge Aimé Bikoi

La signature du document matérialisant cette étape historique le 14 août 2008 a révélé au monde la capacité des pays africains à résoudre pacifiquement leurs problèmes. Cette aptitude à résoudre ce différend a été tributaire de la contribution des acteurs, en l’occurrence des scientifiques ayant participé à deux phases marquantes de l’affaire Bakassi.

* Rôle de Maurice Kamto dans la rétrocession de la presqu’île de Bakassi au Cameroun

Maurice Kamto, spécialiste du Droit international, a joué un rôle crucial dans l’affaire Bakassi, notamment dans deux phases, celle qui s’est déroulée à la Cour internationale de justice (Cij) et celle de la mise en œuvre de la sentence de cette haute cour de justice. En effet, la phase de la Cij a débuté en 1994 et s’est achevée le 10 octobre 2002 avec l’arrêt de la cour.

* Comment Maurice Kamto est-il introduit dans l’affaire Bakassi en tant qu’expert sollicité par l’État du Cameroun ?

“Je suis entré dans le dossier Bakassi par un coup de téléphone du ministre d’État ministre des Relations extérieures, Ferdinand Léopold Oyono”. Maurice Kamto fait savoir, dans l’émission “Entretien” diffusée sur Stv il y a plusieurs années, qu’il était à l’amphithéâtre à Douala en train de dispenser un cours. Le doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques m’a dit: “On vous appelle de Yaoundé”, énonce l’enseignant de Droit international. “J’ai pris le téléphone et c’était le ministre d’État ministre des Relations extérieures (Minrex) au bout du téléphone et il m’a dit je voudrais vous voir. Je lui ai dit je peux être là vendredi”, indique-t-il. F.L. Oyono lui a dit: “je vous attends vendredi”. Et il s’y est rendu. Le membre du gouvernement lui a demandé s’il pouvait prendre en charge le dossier Bakassi à la demande du Président de la république du Cameroun. M. Kamto n’a pas hésité à le faire. Le Juriste internationaliste y avait donc été intégré comme fonctionnaire camerounais.

* Rôle de Maurice Kamto dans l’étape de la Cour internationale de justice (Cij)

Le scientifique a entamé sa besogne à la Cour internationale de justice comme co-agent, plaideur, conseil et chef d’équipe. Dans la terminologie devant cette juridiction internationale, le Juriste fait savoir que l’on peut être agent ou co-agent sans intervenir dans la préparation technique du dossier. Un agent technique est celui qui représente l’État et qui peut aussi être conseil sans être avocat. M. Kamto était devant la Cij pour participer à la rédaction des écritures et aux plaidoiries orales. Les premières plaidoiries ont eu lieu en février 1996 sur les mesures conservatoires jusqu’au fond de l’affaire en passant par les exceptions préliminaires et par la demande en révision de la partie nigériane.

“Je n’ai pas travaillé dans le dossier Bakassi pour ma gloire personnelle”, clame M. Kamto. Le Juriste internationaliste fait savoir que l’on peut tout accepter qu’on le traite de tous les noms sauf questionner son patriotisme. Il estime que c’est insupportable et surtout venant des gens qui n’ont jamais rien fait pour leur pays. À ceux qui disent que j’ai gagné des milliards de Fcfa relativement à l’affaire Bakassi, c’est faux. Il faut que les gens sachent: “j’ai pris des risques physiques dans l’affaire Bakassi que beaucoup de gens qui parlent ne prendront jamais. Nous avons volé par hélicoptère de nuit. Tout le monde sait que après 15h, l’hélicoptère ne vole pas dans la nuit pour nous poser à Mamfe. Nous venons, d’ailleurs, d’une visite à Djabane. Notre hélicoptère est tombé comme une pierre à Niami Niami. C’est une montagne de l’Extrême-Nord perdue dans une chaîne montagneuse où nous voulions voir un village qui avait été brûlé alors que c’était un village camerounais. Il était question de vérifier la véracité des faits avant la phase de la démarcation”.

M. Kamto continue son déroulé. “Au mieux encore, nous sommes partis de Maiduguri, qui est la ville de l’Extrême-Nord du Nigéria pour Taraba State, qui est la ville à la même hauteur du Nord-Ouest. Nous allions à Nguembou dans une ville nigériane. Mes camarades à Jaraba State ont fait un accident. Nous sommes allés à l’hôpital de Foumban à 4h du matin pour s’assurer qu’ils étaient en bonne santé et que personne ne souffrait d’une hémorragie interne”.

Le Juriste internationaliste poursuit et relève que le plus grave, c’est le jour où ses collègues et lui partaient du Nigéria pour rentrer au Cameroun. Ils avaient été guidés sur une piste des trafiquants, piste où leur véhicule avait été encastré. “Nous sommes sortis, ajoute M. Kamto, à une heure du matin pour aller dans les villages avoisinant si l’on pouvait trouver une hache et enlever les racines qui avaient encastré notre véhicule. Quand nous sommes arrivés vers Sabougari, les populations étaient abasourdies parce que trouver des citoyens presque normaux était inhabituel. Et il y a des gens qui viennent questionner mon patriotisme. On pouvait se noyer combien de fois dans ce bourbier ?”

* Maurice Kamto a-t-il eu un contrat avec l’État du Cameroun dans l’affaire Bakassi ?

“Dans Bakassi, je n’ai eu aucun contrat avec l’État du Cameroun”, martèle le scientifique. Les gens veulent diminuer la part de contribution que j’ai pu faire au service de mon pays, en disant que je me suis enrichi dans Bakassi à travers mon cabinet Brain Trust. “Quand j’ai démarré l’affaire Bakassi, le Brain Trust n’existait même pas. “Je n’avais même pas une lettre formelle écrite visée”, indique M. Kamto. Le spécialiste du Droit international a oeuvré dans ce dossier comme fonctionnaire camerounais et ses frais de mission étaient calculés comme ceux des autres fonctionnaires intégrés dans ce dossier. “Si nous allions au Nigéria, on calculait nos frais de mission comme des fonctionnaires camerounais qui vont en mission au Nigéria. Si nous allions à Paris ou à la Haye, on calculait nos frais de mission. Chacun avait ses frais de mission comme on le fait à la fonction publique. Si vous êtes fonctionnaire de catégorie tant, vos frais sont calculés sur cette base”, conclut-il.

M. Kamto n’a donc pas eu de rémunération particulière autre que celle qu’il a dûment indiquée. “D’où vient-il donc que l’on vienne dire que j’ai eu même pas des centaines de millions, mais des milliards de Fcfa ? Comment des Camerounais, sains d’esprit, mais je doute qu’ils le soient, peuvent-ils tenir de tels propos?, s’interroge le Juriste internationaliste.

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