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Cameroun > Vente illicite du médicament: Ce que ça coûte au gouvernement

Fléau dangereux pour la société camerounaise, la circulation illicite du médicament fait perdre plus de 33 milliards de Fcfa à l'État par an non sans causer de nombreuses pertes en vies humaines.

Par panorama papers
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Par Rostand TCHAMI

L’article 258 du Code pénal dispose : « est puni d’un emprisonnement de 03 mois à 03 ans et d’une amende de 1000 000 à 3 000 000 de francs Cfa, celui qui : vend un médicament sans y être légalement autorisé ; celui qui vend un médicament contrefait, périmé ou non-autorisé ; celui qui détient, pour le vendre, un médicament falsifié, altéré ou nuisible à la santé humaine “.

Malgré cette mise en garde juridique, les acteurs des réseaux de fraudes du médicament, ne lâchent pas du leste. Les rues des villes urbaines et rurales du pays, sont bondés des ” docta ” avec chacun, sa caisse de médicaments, très souvent d’origine douteuse et conservés de façon non réglementaire. Toutes choses qui ont des effets très négatifs sur la santé des consommateurs. L’activité fait également perdre à l’État des milliards de Fcfa. Car selon les Comptes nationaux de la santé de l’année 2012, le médicament constitue l’un des pôles les plus élevés des dépenses de santé des ménages, soit environ 50%. Toujours selon la même source, les dépenses en santé relatives à la vente des médicaments dans la rue avoisinent les 33 milliards 200 millions de Fcfa soit 70% des dépenses en santé. Normal qu’à l’occasion de la célébration de la journée de lutte contre le faux médicament le 1er novembre dernier, que le ministre de la Santé publique, monte à nouveau au créneau pour siffler la fin de la récréation.

Face à la presse, Manaouda Malachie a tout d’abord dressé le bilan de la lutte contre les faux médicaments en 2021. “La répression via le Comité national multisectoriel de lutte contre le faux médicament et le trafic illicite des produits pharmaceutiques fonctionne bien et a produit les résultats suivants : 206 saisies-destruction ont été faites pour l’année 2021, avec une valeur estimée à 4 milliards de Fcfa, contre une valeur de stock de médicaments détruits en 2020 évaluée à 688 millions 600 mille Fcfa ; 150 poursuites judiciaires pour 2021, avec une dizaine de personnes qui ont eu des condamnations de 30 jours à 2 ans de prison avec sursis et des amendes allant de 96 mille Fcfa à 2 millions 29 mille 340 Fcfa, contre 500 à ce jour “, révèle-t-il. Et d’ajouter ” l’inspection des établissements pharmaceutiques du secteur public et privé … nous a permis d’ailleurs de procéder à la fermeture de 5 pharmacies et de servir une cinquantaine de mises en demeure “. Tout comme, mentionne-t-il, ” des fortes subventions ont été accordées à trois structures importantes dans cette lutte contre le faux médicament, à savoir : la Cename pour renforcer les stocks de médicaments, le Lanacome pour l’achat des réactifs pour le contrôle qualité des échantillons et la finalisation de son siège sis à Mballa 2 et le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) “.

Dans ce chapelet d’actions entreprises, poursuit-il “des sessions de sensibilisation ont été tenues, notamment lors de la célébration de la journée africaine de lutte contre le faux médicament, à travers des points de presses, de table rondes, des séminaires sur les méfaits des médicaments d’origine douteuse et de qualité non contrôlée à l’exemple du médicament de la rue ; la ratification de loi portant création de l’Agence africaine du médicament ; et le développement de l’industrie pharmaceutique locale par l’homologation des Médicaments traditionnels améliorés (Mta) comme adjuvants au traitement de la Covid-19 “.

Crime pharmaceutique

Mais cela semble insuffisant pour venir à bout de ce fléau. C’est pourquoi à en croire le ministre de la Santé publique, il faut poursuivre et amplifier la répression.

Pour ce faire, annonce-t-il, il sera organisé à court terme : une vaste campagne de sensibilisation /répression ; une concertation des administrations impliquées dans la lutte contre les faux médicaments pour une meilleure contribution ; la signature d’une convention de collaboration avec l’association des Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc) pour la fermeture systématique des boutiques de vente de médicaments ; l’inscription dans le cahier de charge des agents responsables de lutte contre l’occupation anarchique de la voie publique, d’un important volet de saisie/destruction des stocks et même de poursuite de tous ces vendeurs de faux médicaments et autres produits pharmaceutiques, conformément à la règlementation en vigueur ; la relance du processus de signature et de la ratification de la convention médicrime, qui met en exergue les aspects de crime pharmaceutique et les risques pour la santé s’agissant de la contrefaçon des médicaments.

À moyen terme, conclut-il, ” nous envisageons la mise en place de l’Agence nationale du médicament au Cameroun “. Tout ceci, en attendant le démarrage effectif d’un système national de Couverture santé universelle (Csu), qui limitera les paiements directs et non remboursés.

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