Par Eric Boniface Tchouakeu
Les responsables de ce courant du Pcrn indiquent au passage que le député Cabral Libii, candidat classé troisième à la dernière élection présidentielle du 07 octobre 2018, est arrivé à la tête du parti en 2019 sans en être militant ; ce qui est contraire à leurs statuts, et que le poste de Président National lui avait alors été attribué à titre honorifique pour un mandat de deux ans.
Ce mandat arrivé à expiration en 2021, n’a pas été renouvelé pour non-respect des clauses par Cabral Libii qui agit depuis lors en « qualité d’imposteur » au nom du Pcrn, affirment encore les responsables de la faction dissidente du parti.
Il convient de relever que déjà le 28 mars 2024, dans une correspondance transmise au Ministre de l’Administration territoriale, Robert Kona, qui a signé le document comme « Président Fondateur », informait ce dernier de la « décision d’exclusion définitive » du député Cabral Libii ainsi que 23 autres cadres des rangs du Pcrn.
Robert Kona ,premier Président national du Pcrn du 14 février 2003 au 11 mai 2019 ,avait agi ainsi après avoir appris, que le 25 mars, le Secrétaire Général du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn) Boubakari Massardine, a écrit au Ministre de l’Administration territoriale pour lui demander de prendre acte de la décision prise par la Commission de discipline du Bureau Politique National, de l’exclure des rangs de cette formation politique , globalement pour des faits d’indiscipline.
Dans une réponse signée le 27 mars 2024 et adressée au Secrétaire Général du Pcrn , que le Ministre se garde de désigner comme tel, Paul Atanga Nji porte à la connaissance de ce dernier que le Ministre de l’Administration territoriale ne peut pas prendre acte de la décision d’exclusion de Robert Kona du Pcrn, pour « violation des statuts » du parti et « défaut de qualité .»
On ignore en revanche, si le Ministre a acté l’exclusion de Cabral Libii et 23 autres cadres du Pcrn décidée par le camp de Robert Kona.
Mais à l’évidence, si le congrès du parti annoncé à Maroua en fin mai prochain se tient effectivement, et ce alors même que les deux camps rivaux qui revendiquent la direction du Pcrn sont encore pour ce fait en procès devant leTribunal de Première Instance de Kaélé depuis le 04 janvier 2024,et dont la cinquième audience est prévue le 02 mai prochain, le camp animé par Robert Kona remportera au moins une importante bataille dans le combat politique en cours contre l’autre faction.
Cela compromettrait aussi la tenue du congrès annoncé dans la ville de Foumban dans la région de l’Ouest par le camp du député Cabral Libii, après avoir essuyé un refus de l’Administration dans la ville de Kribi ,région du Sud en mi-décembre 2023.
On a certes parfois vu au Cameroun, des tendances rivales, organiser plusieurs congrès différents au nom du même parti politique, comme à l’Union des Populations du Cameroun (Upc), mais le Pcrn est loin de pouvoir ressembler à l’Upc pour plusieurs raisons.
Cependant, un peu comme dans le passé pour le parti historique, la situation actuelle au sein du Pcrn qui compte cinq (05) députés et contrôle sept(07) communes ,risque de priver de participation en tant que candidats, Cabral Libii et de nombreux autres cadres du parti aux prochaines législatives, municipales ainsi qu’ à la présidentielle prévues en 2025, tout au moins sous la bannière de cette formation politique.
En tout cas, le temps presse pour ces derniers qui doivent déjà réfléchir à la manière de contourner les obstacles qui commencent à se dresser devant eux.
