Par Joël Onana
Alors que Volodymyr Zelensky est venu à New York chercher un soutien accru pour la résistance ukrainienne, le chef de la diplomatie européenne souligne la nécessité de rallier les pays qui voient cette guerre comme “un problème entre Européens.
Josep Borrell fustige la Russie qui bloque les exportations de blé de l’Ukraine : “Elle détruit, elle bombarde, elle brûle les stocks de grains et ce faisant, elle est en train de créer un grave problème alimentaire dans le monde.” S’il y a des tensions sur ce sujet entre certains membres de l’UE – comme la Pologne – ils sont, selon Josep Borrell, “transitoires et conjoncturels”. Il réaffirme le soutien indéfectible de l’Union européenne à l’Ukraine, qui a vocation à rejoindre les 27 : “C’est la meilleure façon de garantir la sécurité européenne.”
Malgré l’absence de certains leaders comme Emmanuel Macron à l’Assemblée générale de l’ONU, Josep Borrell souligne l’importance de l’ONU dans ce monde multipolaire. Selon lui, la complexité du monde actuel appelle “de nouvelles méthodes, des modèles pour un nouveau multilatéralisme”.
Situation au Haut-Karabakh et à Lampedusa
Par ailleurs, l’UE condamne l’opération militaire de l’armée azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh – région séparatiste majoritairement peuplée d’Arméniens. “L’Europe sera attentive au sort des populations civiles dans la région”, affirme Josep Borrell.
Le chef de la diplomatie européenne évoque aussi la crise migratoire avec l’arrivée massive de personnes à Lampedusa. “Il faut montrer toute notre solidarité avec l’Italie dans un moment difficile”, estime-t-il. Mais il faut, selon lui, s’attaquer aux causes profondes de l’immigration.
Josep Borrell réaffirme le nécessaire contrôle les frontières : “Il faut trouver une politique qui aille au-delà des mesures strictement sécuritaires pour établir avec les pays d’origine et de transit des accords qui permettent de recevoir d’une façon régulière une migration dont nous avons besoin, et en même temps garantir l’expulsion de migrants illégaux qui mettent en péril leur vie pour rien.”
Condamnation du “french bashing” en Afrique
Sur les coups d’État en Afrique – et notamment au Niger – l’Europe doit arrêter de s’autoflageller, selon Josep Borrell : “Il ne faut pas se sentir responsable de situations qui concernent les pays en question”.
Josep Borrell condamne le “french bashing” : il estime que “la France pas n’est la responsable de cette situation”. “Paris a employé beaucoup de ressources matérielles, envoyé des soldats, de l’argent parce qu’on lui a demandé de venir en aide, par exemple au Mali”, rappelle-t-il.
Enfin, le chef de la diplomatie européenne rend hommage au président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, “un homme intègre qui avait en tête un projet de modernisation du Niger, en commençant par les droits des femmes.”