Par Julie Peh avec Business Am
Ford s’appuie lui-même sur l’expertise chinoise pour booster sa transition vers les voitures électriques. Le constructeur américain a annoncé qu’il investirait 3,5 milliards de dollars dans une usine de batteries pour véhicules électriques sur le sol américain qui fonctionnerait avec la technologie et le soutien de la société chinoise Contemporary Amperex Technology.
Une décision controversée, alors que les États-Unis s’efforcent de couper les ponts avec la Chine, notamment sur le plan des technologies pour l’automobile.
En mars dernier, Washington et Tokyo ont ainsi conclu un accord pour faciliter leur accès aux minéraux essentiels utilisés dans les batteries de véhicules électriques et se distancier de leur dépendance chinoise.
Le secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg, a rajouté une couche en affirmant dimanche que les États-Unis doivent prendre des mesures pour réduire l’avantage de la Chine dans les batteries pour véhicules électriques, selon une interview à Bloomberg Television.
Mais l’arrière-petit-fils du fondateur Henry Ford se défend en voyant dans son partenariat chinois une opportunité pour les ingénieurs de Ford de comprendre la technologie.
Billy Ford ,arrière -petit-fils du fondateur Henry Ford
« Tout ce que nous faisons, c’est accorder une licence à la technologie », a-t-il déclaré. « Il est vraiment important que nos ingénieurs acquièrent ces connaissances pour que nous puissions éventuellement le faire nous-mêmes. »
Flashback : En mai, Jim Farley, CEO de Ford, a souligné que les constructeurs chinois de véhicules électriques étaient ses principaux concurrents dans ce domaine. Il a admis que pour surpasser ces constructeurs automobiles chinois, Ford devait soit développer une marque distinctive, soit réduire ses coûts. Pas sûr donc que se défendre d’un partenariat avec la Chine en affirmant se fier à l’innovation étrangère plutôt que de développer ses propres idées et compétences, soit donc la bonne stratégie…
Et ce n’est pas la première fois que Ford s’associe à une entreprise chinoise : en avril, un partenariat avec une société minière chinoise en Indonésie, d’un montant de 4,5 milliards de dollars, avait déjà fait couler beaucoup d’encre.