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États-Unis > Racisme: Il y a 70 ans l’arrêt Brown décrétait la fin de la ségrégation scolaire

Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris sont en Géorgie pour célébrer les 70 ans de l’arrêt Brown vs Board of Education qui a mis fin en 1954 à la ségrégation scolaire aux États-Unis. Une décision majeure dans l'histoire de la lutte pour les droits civiques.

Par panorama papers
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Par Sandra Embollo

En 1951, Linda Brown, une écolière noire de Topeka au Kansas, habite à proximité d’une école primaire qu’elle ne peut pas fréquenter parce qu’elle est réservée aux Blancs. Ses parents sont donc contraints de la scolariser dans un établissement situé à plus d’un kilomètre de chez elle. Son père entreprend une action en justice et dépose plainte auprès de la Cour de district des États-Unis du Kansas contre les services de l’enseignement scolaire de Topeka pour discrimination.

Oliver Brown n’est pas le seul à contester la loi dans cet État du centre, où les mairies des villes de plus de 15 000 habitants peuvent séparer les écoles primaires. Une douzaine de plaintes sur des faits similaires sont regroupées et soutenues par le NAACP (l’association nationale pour le progrès des gens de couleur), la principale organisation de défense des droits civiques de l’époque. Dans sa décision, la Cour de district reconnaît que la ségrégation scolaire a un impact néfaste sur les écoliers noirs tout en se pliant à la doctrine « separate but equal », pilier juridique de la politique ségrégationniste.

Affaires multiples

Les familles font appel et leur dossier se joint à quatre affaires semblables de Caroline du Sud (Briggs v. Elliott), du Delaware (Bulah et Belton v. Gebhart), de Virginie (Davis v. Prince Edward County) et de Washington (Boiling v. Sharpe). La Naacp lie ces cinq cas sous le seul nom de Brown et al. V. Board of Education of Topeka et al et les fait remonter jusqu’à la Cour suprême, qui accepte de revoir tous ces jugements. Les plaignants insistent notamment sur l’impact psychologique de ce système sur les enfants noirs et sur l’inégalité de la qualité des services entre écoles blanches et afro-américaines.  

Après deux ans, la Cour rend sa décision le 17 mai 1954. À l’unanimité, les neuf juges décrètent que la ségrégation raciale est inconstitutionnelle dans les écoles publiques. L’arrêt Brown est historique. Mais son application est plus problématique. S’il représente une victoire en annulant les lois ségrégationnistes issues de l’arrêt Plessis v. Fergusson et prononce la fin de la ségrégation scolaire, il n’impose aucun calendrier et laisse sa mise en place aux bons soins de chaque État. Un second arrêt Brown v. Board of Education en 1955 demande aux États d’accélérer le processus.

Une application lente et compliquée

La décision de la Cour suprême suscite une forte opposition dans le Sud, où la ségrégation raciale est profondément ancrée dans la société. De nombreux dirigeants adoptent notamment un plan connu sous le nom de « résistance massive », créé par le sénateur Harry F. Byrd, afin de contrecarrer les tentatives visant à les forcer à dé-ségréguer leurs systèmes scolaires. En 1956, des sénateurs et représentants du Sud signent le « Southern Manifesto » pour condamner la décision de la Cour et s’évertuent à ralentir le travail législatif vers la déségrégation.

Il faudra attendre des années pour que l’arrêt Brown soit appliqué, lentement. Et non sans heurts. En 1957, alors que neuf élèves noirs doivent rejoindre l’école secondaire de Little Rock dans l’Arkansas, des émeutes encouragées par le gouverneur de l’État éclatent, forçant le gouvernement fédéral à intervenir et à placer les élèves sous protection militaire. Des événements similaires se produisent ailleurs, jusque tard dans les années 1960. Modifications législatives à l’échelle locale, procédures dilatoires, fermetures d’écoles, subventions d’écoles privées réservées aux Blancs… Les autorités opposées à l’arrêt Brown tentent toutes les parades, régulièrement rappelées à l’ordre par la Cour suprême.

Barack Obama devant le célèbre tableau de Norman Rockwell, The Problem We All Live With, avec Ruby Bridges, la petite fille du tableau devenue adulte, invitée à la Maison Blanche. Official White House Photo by Pete Souza

Symbole de la déségrégation dans les écoles publiques, Ruby Bridges devient la première petite fille noire à intégrer une école primaire blanche en 1960. Mais face aux manifestants racistes, elle doit être escortée par la police lors de son premier jour d’école. Un évènement majeur dans l’histoire de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, rendue possible par l’arrêt Brown v. Board of Education, l’une des décisions de justice les plus importantes de l’histoire du pays. 

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