Par Sandra Embollo
Edouard Philippe se dit « dubitatif » face aux prétendants pour Matignon qui n’ont « jamais rien géré »
« Je sais que c’est dur, premier ministre. Je sais que ça va vite, il y a beaucoup de sujets à traiter », s’est remémoré à Reims l’actuel maire du Havre, premier ministre d’Emmanuel Macron de 2017 à 2020. Occupant de Matignon durant la crise des « gilets jaunes », puis lors des premiers mois de la pandémie de Covid-19, Edouard Philippe n’a « pas tout fait bien » durant cette période, a-t-il reconnu lors de ce déplacement dans la Marne pour soutenir plusieurs des candidats de son parti, Horizons, aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
« Je regarde avec un regard dubitatif ceux qui clament qu’ils sont prêts alors même qu’ils n’ont, en général, jamais rien géré », pas même une commune, a-t-il continué, citant le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, promis à Matignon par le parti d’extrême droite en cas de succès de son parti aux législatives. Avant d’ajouter : « C’est difficile de gérer une commune, tous les maires vous le diront. Et c’est plus difficile de gérer l’Etat. »
Le parti de M. Philippe, Horizons, membre de la coalition présidentielle, et qui disposait de 31 députés lors de la précédente législature, a investi 82 candidats pour les prochaines législatives. Pour créer « une nouvelle majorité parlementaire », Edouard Philippe a dit tendre « la main à tous ceux qui s’inscrivent dans le bloc républicain », de la droite conservatrice aux sociaux-démocrates.
Jean-Luc Mélenchon dénonce les propos « indignes » d’Emmanuel Macron, qui a qualifié le changement de sexe en mairie de « chose ubuesque »
« Les propos du président sur le changement de genre officiel sont indignes. Cette possibilité existe déjà dans la loi. Le président ignore la dose de souffrances que cela implique pour les personnes concernées », a réagi Jean-Luc Mélenchon sur X mardi soir, peu après la diffusion d’un extrait des propos d’Emmanuel Macron, tenus en marge de son déplacement à l’île de Sein, dans le Finistère, par Bfm-TV.
Emmanuel Macron y fustige notamment les programmes du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire. Avant d’ajouter au sujet des mesures portées par la gauche : « Et puis il y a des choses complètement ubuesques, comme par exemple aller changer de sexe en mairie ! »
Des propos condamnés par le chef de file de La France insoumise (LFI), qui estime que « d’autres pays ont compris qu’il faut laisser les gens se mettre officiellement en accord avec eux-mêmes et être reconnus pour tel ». « Quel est le dommage pour la société ? Le respect de l’autre et la compassion pour ses difficultés sont des valeurs des Lumières comme des religions. Pourquoi cette moquerie ? », questionne M. Mélenchon.
Andy Kerbrat, député « insoumis » sortant, a récemment déclaré au magazine Têtu que le Nouveau Front populaire intégrait dans son programme le changement d’état civil des personnes transgenre sur simple demande en mairie.
Peu avant, lors du même échange, le chef de l’Etat avait estimé que le Nouveau Front populaire portait « un programme totalement immigrationniste ».
