Par Gabrielle Mekoui
Sept mois après le coup d’État du 30 août 2023 (renversement de l’ancien président Ali Bongo par la junte militaire, avec pour président de transition le général Brice Oligui Nguema), le temps est venu pour les Gabonais de se réunir pour discuter de la situation politique, économique et sociale du pays. Alors, il est prévu du 2 au 30 avril 2024 un dialogue national inclusif dont le chef d’État centrafricain (Faustin-Archange Touadéra) a été convié en tant que facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) sur la situation gabonaise. Il est arrivé au Gabon le 1er avril pour prendre part à la cérémonie d’ouverture.
Cependant, ce dialogue national inclusif regroupé de 580 délégués appartenant à tous les bords politiques et de la société civile du Gabon a pour objectif de fixer la durée de la Transition. Les délégués ont également pour but d’émettre des propositions relatives à l’organisation politique, économique et sociale du pays après la Transition.
Il sera notamment question d’effectuer un diagnostic aussi précis que possible de la situation institutionnelle, sociale et économique du pays, « de proposer des orientations appropriées en vue de conduire la Nation vers une démocratie et un État de droit véritables, d’arrêter et de définir les grands principes d’organisation de l’État et des pouvoirs publics, d’énoncer toutes mesures susceptibles d’assurer la réalisation de la justice sociale, de consigner toutes les valeurs communes déterminant le vivre ensemble du peuple gabonais », détaille le décret portant convocation et organisation du dialogue national.
« Il faut donner la force aux contre-pouvoirs. C’est surtout l’exécutif qu’il faut contrôler. Il ne faudrait pas que l’exécutif soit beaucoup plus fort que le législatif ou bien le judiciaire… Il faut absolument que nous soyons dans une démocratie où le pouvoir revient au peuple, rien qu’au peuple », affirme Marc Ona Essangui, troisième vice-président du Sénat sur RFI.
Sur le plan économique, « nous attendons des Gabonais qu’ils prennent les bonnes décisions, qui nous permettent de construire un Gabon fort, dans la politique régionale, dans la relation diplomatique avec nos voisins et les pays plus éloignés. Nous sommes prêts à entendre des propositions de réformes. Il n’y a pas de calendrier arrêté. Si jamais nous avons des Gabonais qui nous indiquent que la bonne voie à suivre est celle-là et qu’ils sont majoritaires, nous allons suivre cette voie », indique Mays Mouissi, ministre de l’Économie.
En conclusion, il est attendu au sortir de ce dialogue national inclusif que toutes les décisions prises pendant ce dialogue soient effectives avant la fin de la transition et soient conformes à la Charte de la Transition. C’est un document qui régit la période de transition au Gabon depuis le coup d’État du 30 août 2023.