Par Julie Peh
Des images télévisées ont montré que des gaz lacrymogènes avaient été lancés pour disperser les manifestations dans la ville portuaire de Mombasa, alors que les gens scandaient “la lutte n’est pas finie”. L’alliance azimio du chef de l’opposition Raila Odinga a appelé à des manifestations antigouvernementales pour contester l’impact des nouvelles taxes sur la population kényane, déjà en proie à une grave crise du coût de la vie. La semaine dernière, le président William Ruto a promulgué une loi de finances qui devrait rapporter plus de 2,1 milliards de dollars aux caisses de l’État et contribuer à réparer l’économie lourdement endettée.
La loi de finances prévoit de nouvelles taxes ou des augmentations sur une série de produits de base tels que le carburant et les denrées alimentaires et sur les transferts d’argent par téléphone portable, ainsi qu’un prélèvement controversé sur tous les contribuables kényans pour financer un programme de logement. Vendredi dernier, la Haute Cour de Nairobi a toutefois suspendu la mise en œuvre de la législation après qu’un sénateur a déposé un recours pour contester sa légalité constitutionnelle. Malgré cette décision, l’autorité kényane de régulation de l’énergie a annoncé le même jour une augmentation des prix à la pompe pour tenir compte du doublement de la Tva à 16 %, comme le prévoit la loi. Dans le quartier central des affaires de Nairobi, où se trouvent les principaux bâtiments gouvernementaux, la police patrouillait à pied, en véhicule et à cheval, tandis que plusieurs routes de la capitale étaient fermées. Dans la ville lacustre de Kisumu, bastion d’Odinga, un homme à bord d’un véhicule équipé d’un haut-parleur mobilisait les habitants pour qu’ils se rendent aux urnes.
“Nous devons écouter Baba (surnom de M. Odinga), il a dit que nous devions manifester aujourd’hui, sortez et rejoignez-nous pour libérer notre pays”, a-t-il déclaré. Les manifestations ont été baptisées “Saba Saba” (Sept Sept) car elles se déroulent le septième jour du septième mois.
