Par Joël Onana
La feuille de route reposant sur les nouvelles propositions israéliennes en vue d’un cessez-le-feu met le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu face à ses contradictions. Seulement quelques heures après l’annonce par Joe Biden de ce plan en trois phases dont la première comprend une trêve israélienne de 6 semaines, la libération d’otages vulnérables et un retrait israélien des zones les plus peuplées de la Bande de Gaza, les bombardements se poursuivent.
L’armée israélienne affirme avoir lancé un nouveau raid ciblé dans le quartier de Sabra, à l’ouest de la ville de Gaza et avoir « éliminé des dizaines d’hommes armés et détruit un dépôt militaire ». Un porte-parole de l’armée fait état de combats intenses dans le secteur de Rafah, notamment de corps à corps dans des tunnels.
Les opérations se concentrent en particulier dans l’ouest de la ville, dans le quartier de Tal al-Sultan, où des habitants ont signalé des raids aériens, des tirs de chars et des mouvements de véhicules militaires. « Toute la nuit, les bombardements aériens et à l’artillerie n’ont pas cessé un instant dans l’ouest de Rafah », a témoigné à l’Afp un habitant. « Des tireurs israéliens ont pris position sur des immeubles surplombant Tal al-Sultan ». Des tirs d’artillerie intenses ont également été signalés par des témoins dans l’est et le centre de Rafah.
Au moins 95 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, selon des sources palestiniennes. Le ministère de la santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 36 379 personnes tuées depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de huit mois. La vie est devenue « apocalyptique » dans certaines zones du sud de la bande de Gaza, s’est alarmée l’Onu.
Et pour la seconde fois depuis le discours de Joe Biden vendredi et toujours en plein Shabbat, le bureau du Premier ministre Netanyahu a publié une réaction, en anglais cette fois-ci, pour éviter tout malentendu : Les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre n’ont pas changé, affirme le communiqué. L’idée qu’Israël accepte un cessez-le-feu permanent avant le retour de tous les otages et la destruction du Hamas ne tient tout simplement pas la route, souligne le texte.
Le président américain pourrait-il donc imposer ce cessez-le-feu ? Peu de chances, estime Philippe Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris.