Par Julie Peh
La Mission de maintien de la paix de l’Onu (Monusco) ne quitte pas cette province de son plein gré. Elle rappelle dans un communiqué que c’est à la demande de Kinshasa et avec l’approbation du Conseil de sécurité. Depuis janvier, les autorités ont hérité de deux bases militaires de la Monusco dans cette province. Cinq autres devraient être léguées entre mai et juin. Mais il faudra attendre jusqu’au 30 juin pour voir tout le personnel en uniforme rapatrié.
La mission précise qu’il ne restera sur place qu’une équipe résiduelle de personnels civils chargée de travailler sur la transition. Le plan conjoint entre la Monusco et Kinshasa prévoit que le gouvernement renforce sa présence dans les zones abandonnées par les casques bleus.
Une situation sécuritaire toujours préoccupante
La Monusco note toutefois que la situation sécuritaire dans la province reste préoccupante en raison d’un contexte général de remobilisation des acteurs armés et de fortes tensions régionales. La seule présence onusienne légale dans le Sud-Kivu sera celle des fonds et programmes des Nations unies.
Une chose est sûre pour les acteurs humanitaires, l’absence des casques bleus réduira leur accès dans des zones à haut risque et sous contrôle des groupes armés.
Phase deux de ce plan de désengagement de la Monusco: le retrait des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Dans le document signé en novembre 2023, le Nord-Kivu est indiqué comme la prochaine étape, prévue au second semestre de 2024, rappelle Paulina Zidi. Avant, il doit y avoir une évaluation de la première phase. Selon les autorités de Kinshasa, cette évaluation n’est pas faite pour remettre en cause ni l’agenda ni la finalité, mais rectifier les erreurs qui auraient pu être commisses au Sud-Kivu. Une réunion qui, selon nos informations, n’a pas encore eu lieu, peut-être la semaine prochaine.
En tous les cas, ce retrait du Nord-Kivu, en plein conflit entre les forces congolaises et leurs alliés et le M23 soutenu par le Rwanda, est complexe. Difficile de quitter un terrain sécuritaire dégradé. Dans cette phase, il est prévu notamment que la Brigade d’intervention de la Monusco reste mobilisée pour conserver une capacité de protection des civils.