Par Sandra Embollo
Le maire sortant, le travailliste Sadiq Khan, est candidat pour un troisième mandat. S’il est élu, ce serait la première fois dans l’histoire de Londres qu’un Maire enchaine trois mandats. Les sondages l’annoncent vainqueur avec 20 points d’avance face à la conservatrice Susan Hall. Le favori a tout de même prévenu qu’il s’agirait d’une « course serrée à deux chevaux » afin de garder l’électorat mobilisé.
Les londoniens devront également élire les 25 membres de l’Assemblée chargée de valider, ou non, les plans budgétaires proposés par le maire.
Ces élections qui se tiennent également dans 106 autres autorités locales anglaises sont en effet un test pour le parti conservateur au pouvoir. Au total, quelque 28 millions de personnes en Angleterre et au Pays de Galles ont la possibilité de voter pour des conseillers, maires et membres de l’Assemblée londonienne ou commissaires de police et de criminalité.
Une occasion pour le parti travailliste de tester des arguments de campagnes en vue des élections générales qui doivent avoir lieu dans les prochains mois. Si les prédictions d’une large victoire travaillistes se confirment, les députés conservateurs pourraient être tentés de remplacer l’actuel Premier ministre Rishi Sunak par un élu plus radical.
La stratégie policière de Sadiq Khan critiquée
En tant que maire, Sadiq Khan est à la tête d’un budget annuel de 20 milliards d’euros, et est responsable de la politique culturelle, des transports et, en partie, de la police. Mais le bilan du maire de Londres en termes de gestion de la police pourrait mettre à mal sa candidature.
La Metropolitan police a enchaîné les scandales sous Sadiq Khan. Kate, une Londonienne, se souvient des affaires de ces dernières années : l’officier condamné pour le viol et le meurtre d’une Londonienne, les commissariats réputés racistes et homophobes ou encore le renvoi par Sadiq Khan de la cheffe de police. Aujourd’hui, si elle devait porter plainte, elle « y réfléchirait à deux fois ». « Je pense que j’irais quand même au commissariat car c’est la chose à faire mais je n’irais pas confiante, en espérant être bien traitée. Je n’ai jamais eu beaucoup d’estime pour la police, je crois que [ces affaires] ont juste mis les choses au jour », témoigne-t-elle.
Un rapport publié l’année dernière confirme les discriminations systémiques. En plus, les vols et les agressions armées augmentent. Jean, lui, ne se sent pourtant pas menacée. « La police souffre d’une mauvaise presse, à cause de quelques cas minoritaires », selon lui.