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SPÉCIAL An 40 – Cameroun > Gouvernance: Entre espoir et désillusions

Au-delà du discours, l’opinion reste divisée sur l’efficacité de la lutte contre les atteintes à la fortune publique annoncée par le président de la République.

Par panorama papers
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Par Joseph OLINGA N.

Il suffit parfois d’une rumeur pour que l’opinion se mette en transe. C’est le cas depuis quelques mois. L’annonce d’un réaménagement gouvernemental souffle sur l’espace public national. D’abord perçu comme une brise qui berçait le train-train des masses, elle s’est emparée des médias électroniques. L’annonce du gouvernement en gestation s’est ensuite transformée en une tempête qui déterre sur son passage les secrets les plus enfouis par les gestionnaires de la fortune publique. Elle viole l’étanchéité des coffres les mieux blindés et déchire les voiles les plus épais dans la nuit sombre et risquée des milieux du pouvoir. Sur la place publique s’amoncèle en grand nombre la litanie des péchés et abominations des ministres, directeurs généraux et autres élites soupçonnés de vouloir se maintenir aux affaires ou prétendument pressentis à quelque charge. Cette ambiance nourrie de confessions, dénonciations, délations, répliques, alliances de convergence et parfois de coups bas de toutes natures, est connue des observateurs de la scène politico-administrative camerounaise. A la réalité, c’est un rituel qui s’est imposé à la veille de chaque annonce de renouvellement de l’exécutif au Cameroun.

A chaque fois que ce printemps est susurré dans quelques salon feutrés, les protagonistes, comme dans une nuit de pleine lune, se métamorphosent en créatures sanguinaires, sortent griffes et crocs pour l’ultime bataille. Chacun revendique alors la légitimité d’œuvrer pour la lutte contre l’assainissement des mœurs publiques, la corruption et les détournements de deniers publics.
Seulement, si par le passé ce regain d’intérêt pour certains gestionnaires de la fortune publique suscitait des émules dans les masses, place est désormais au questionnement sur l’opportunité de cette levée de boucliers. Surtout, l’on interroge la portée de l’opération d’assainissement de la gouvernance publique lancée, il y a vingt ans, par le président de la République. Un projet dont la perception divise quelque peu au sein de l’opinion camerounaise.

Le développement sacrifié à l’autel de l’alternance

Malgré la multiplication des organes créés pour lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics ces vingt dernières années, aucun sondage ne permet de chiffrer la perception que les Camerounais font des différentes opérations initiées par Paul Biya. Du coup, au hit parade des sujets en vogue au cours des quarante dernières années, la lutte contre la corruption semble n’avoir de semblable que celle pour l’alternance à la tête de l’Etat.

Autant dire que les Camerounais émettent trois types d’opinions sur l’initiative d’amélioration et d’assainissement de la gouvernance publique. Seule ligne de convergence : rendre efficace la lutte contre la corruption en améliorant les conditions de vie du plus grand nombre.
Cette convergence situe à la fois l’engagement de nombreux Camerounais aux côtés de l’homme du 6 novembre 1982 et les oppositions nées tout au long de ses 40 ans de magistère à la tête de l’Etat.

En effet, le moins à dire est que le projet de rigueur et de moralisation, ainsi que l’«Opération épervier» qui en découle, paraissent mitigés chez les compatriotes de Paul Biya. D’autant que, selon son précurseur lui-même, cette nécessité constitue un préalable à la construction d’un Etat moderne. Des raisons, pour tous, de reconnaître avec Paul Biya que le fléau de la corruption dépossède l’Etat des ressources prévues pour l’amélioration des conditions de vie de tous. Tout comme partisans et contradicteurs du président de la République sont d’avis qu’il faut combattre la corruption et les détournements de deniers publics avec conviction, constance, détermination, fermeté et impartialité. Là s’arrête le consensus populaire sur la lutte contre la corruption initiée par Paul Biya.
L’efficacité en question
Quatre décennies après la proclamation du discours éthique de Paul Biya, le projet d’amélioration de la gouvernance publique ne tient pas la promesse de l’annonce. Sous la pluie des détournements et des modes opératoires qui se multiplient et se perfectionnent à partir de la haute administration, les inégalités sociales accroissent. Sous l’effet des richesses énigmatiques qui voient le jour, la tension sociale monte.

Du coup, l’efficacité des différentes opérations annoncées par le président de la République suscite un écho contraire aux résultats proclamés. Une posture partagée par une frange de l’opinion, qui y ajoute les curiosités observées dans le choix des personnes inculpées ou condamnées. Non pas que l’administration camerounaise ne compte pas en son sein des commis vertueux, mais le mal semble tellement enraciné que cette opinion doute que des mécanismes soient mis en branle pour protéger les têtes pensantes au détriment des hommes liges ou des adversaires.

Un argument conforté par la gestion et le déroulement de certaines procédures judiciaires, liées à ce que l’opinion dans son ensemble nomme désormais «Opération épervier». Des procédures dans lesquelles sont souvent cités des magistrats et d’autres personnalités politiques proches du parti présidentiel. Sans jamais voir des poursuites engagées contre elles.
Cette conduite jugée discriminatoire du projet d’assainissement des mœurs publiques a depuis longtemps ouvert le champ à une faction intermédiaire. Celle de ceux qui approuvent l’avènement de l’opération sans vraiment croire aux résultats promis.

La frange de l’opinion qui y adhère campe sur l’impératif de voir les principaux acteurs de la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics présenter des résultats probants. Dans cette optique, l’on s’impatiente de voir Paul Biya présenter la moisson de la battue dont il ressasse le discours depuis 40 ans. D’autant que les principaux motifs de cette opération sont la préservation du bien commun et la restitution des ressources et autres biens distraits par les fossoyeurs. Pour cette partie de l’opinion, la réussite de l’opération «mains propres» requiert l’équité. Loin de se qui apparaît souvent comme des règlements de comptes politiques au sein de la classe gouvernante.

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