Par Serge Aimé Bikoi
Près d’une vingtaine de minutes ont suffi pour départager la défense du chairman conduite par Me Mbah Ndam accompagné de quatre autres avocats et le camp adverse constitué de Me Tsapy Lavoisier et Moustapha Ngouana. C’est peu après 14h et 10mn mn que cette audience a débuté au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi. D’emblée, parole a été donnée au conseil du chairman du Social democratic front (Sdf), qui, en quelques minutes, a exigé le renvoi de l’affaire. L’argument central que Me Mbah Ndam défend est celui de permettre au parti de préparer les rituels funéraires de Ni John Fru Ndi décédé dans la nuit du 12 juin 2023 des suites d’une longue maladie. Prenant la parole à leur tour, Me Moustapha Ngouana et Tsapy Lavoisier battent en brèche cette thèse et ne comprennent pourquoi cet argument est allégué tant les ayant-droits du leader national du parti continuent allègrement à faire fonctionner le parti. La preuve, les assises du comité exécutif national du Sdf sont prévues le samedi, 24 juin au siège du parti à Olezoa. De plus, Tsapy Lavoisier botte en touche cet argument et relève que Joshua Osih, le premier vice-président national du Sdf, est intervenu sur les antennes du poste national de la Crtv à l’émission”Dimanche midi”, émission au cours de laquelle il a fait savoir qu’aucune négociation n’est possible avec le camp des dissidents qui ont été auto-exclus le 25 février 2023 par le comité exécutif national présidé par le leader national. Ngouana Moustapha ajoute que après la mort, le parti continuera de fonctionner et il est hors de question que la défense du chairman s’agglutine sur cet argument alors qu’un renvoi ferme a été décidé le 8 juin pour accéder au fond du dossier.
Au sortir de cette audience, Me Tsapy Lavoisier n’a pas hésité à répondre aux questions du journaliste. “Le juge renvoie l’affaire au 6 juillet afin que la partie civile et la défense plaident et que l’on arrive, in fine, au délibéré”. L’avocat au barreau du Cameroun constate que ce renvoi sert l’intérêt politique du camp du chairman Ni John Fru Ndi. Me Tsapy note que nous sommes devant le juge de référé, qui est un juge de l’urgence. “Nous avons engagé cette procédure depuis le mois de mars 2023. Nous sommes au mois de juin, bientôt au mois de juillet. Cette affaire a mis long. Les affaires au référé ne durent pas ainsi. Aujourd’hui, l’affaire est renvoyée pour attendre les réquisitions du ministère public. Nous pensons que nous allons essayer de bousculer du côté du ministère public pour que l’on plaide cette affaire et que le juge puisse prendre sa décision parce que nous devons plaider et nous ne sommes pas moins intéressés par les affaires liées à l’organisation des obsèques du chairman. Nous avons intérêt que la justice nous réhabilite et que nous puissions, au même titre qu’eux, participer dignement à ces obsèques-là. Ce que je constate, c’est que du côté des adversaires, l’objectif principal consiste à faire traîner l’affaire au maximum de manière qu’ils puissent organiser le congrès en fin juillet 2023 parce qu’ils sont décidés à tenir ce congrès même si le chairman n’est pas enterré.” C’est du cynisme pour eux. Et petit à petit, la Justice est en train de les aider”.
En rappel, le congrès du Sdf est prévu les 28, 29 et 30 juillet 2023 à Yaoundé. Les assises du comité exécutif national du parti, qui ont lieu le samedi, 24 juin 2023, vont, sans doute, se pencher sur l’organisation dudit congrès ou, a contrario, il sera question d’envisager son report, le temps de fixer d’abord la date de la tenue des obsèques du chairman Ni John Fru Ndi. Pour l’instant, aucune date n’est encore fixée pour l’organisation de ses obsèques officielles.