Par Sandra Embollo
Ses treize années à la tête du gouvernement lui ont valu le surnom de « Mark Téflon » et la démission de son cabinet lié à des questions migratoires était vue jusqu’à aujourd’hui comme une simple manœuvre politique malgré la menace de motion de censure à la deuxième chambre des États-généraux (Parlement). L’annonce faite ce matin à la Chambre est une surprise pour tous.
Mark Rutte est déjà démissionnaire depuis vendredi, mais il annonce désormais que son départ sera complet et définitif. Et à tous les niveaux. Non seulement il ne veut pas redevenir Premier ministre – ça aurait été la cinquième fois depuis 2010 – mais en outre, il ne veut même pas être tête de liste pour le VVD (Volkspartij voor Vrijheid en Democratie), le parti libéral qu’il dirige depuis dix-sept ans.
Les élections législatives anticipées devraient avoir lieu en novembre. C’est la date envisagée par la commission électorale depuis la démission de son gouvernement vendredi pour cause de tensions internes sur les questions migratoires. Jusqu’ici on pensait aux Pays-Bas que cette démission était une stratégie destinée à créer une nouvelle coalition avec le BBB (Boer Burger Beweging), le mouvement agriculteur citoyen, la nouvelle force politique batave.
Pour couronner le tout, Mark Rutte annonce qu’il ne postulera même pas pour une fonction internationale alors qu’on lui prêtait l’intention de succéder au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. Mark Rutte devrait en théorie rester aux affaires courantes jusqu’à la constitution de la prochaine coalition gouvernementale ce qui peut durer plusieurs mois. Mais la motion de censure déposée au Parlement veut le forcer à quitter immédiatement son bureau de la Haye.