Par Félix C. Ebolé Bola
Le Fonds monétaire international (FMI) a, jeudi, appelé les pays d’Afrique subsaharienne à s’adapter au ralentissement de la croissance et à la diminution des engagements économiques de la Chine.
Dans une note d’analyse, il préconise le renforcement de la résilience à travers un commerce interafricain accru, mais également la reconstitution des marges de manœuvre, notamment par des réformes de la politique fiscale et des améliorations de l’administration des recettes.
Plus grand partenaire commercial de la région depuis deux décennies, la Chine achète un cinquième des exportations de la région et fournit, dans le même temps, la plupart des produits manufacturés et des machines importés par les pays africains.
La reprise de la Chine, après la pandémie du Covid-19, a récemment ralenti du fait d’un ralentissement du secteur immobilier et d’une baisse de la demande de produits manufacturés, au même moment que la croissance mondiale était elle aussi freinée.
Selon les dernières Perspectives économiques régionales, établies par le Fonds, «une baisse d’un point de pourcentage du taux de croissance de la Chine pourrait réduire la croissance moyenne de la région d’environ 0,25 point de pourcentage d’ici un an», la perte pouvant être de 0,5 point de pourcentage en moyenne pour les exportateurs de pétrole tels que l’Angola et le Nigeria.
Les effets d’entraînement du ralentissement de l’économie chinoise s’étendent aux prêts souverains à l’Afrique subsaharienne, qui sont tombés en dessous de 1 milliard de dollars en 2022, soit le niveau le plus bas depuis près de deux décennies. Une réduction qui marque un abandon du financement massif des infrastructures, alors que plusieurs pays du continent sont aux prises avec une dette publique croissante.
«Les prêts chinois à la région ont augmenté rapidement dans les années 2000, la part du pays dans la dette publique extérieure totale de l’Afrique subsaharienne passant de moins de 2% avant 2005 à 17% en 2021»,
mentionne le Fmi, l’empire du Milieu étant devenu le plus grand prêteur officiel bilatéral aux pays de la région.
Cependant, précise la note, la part de la dette envers la Chine reste relativement faible, soit un peu moins de 6% de la dette publique globale de la région, principalement due par l’Angola, le Cameroun, le Kenya, le Nigeria et la Zambie.
Pour l’institution financière, les efforts visant à diversifier les économies africaines sont aujourd’hui essentiels pour soutenir la croissance future, la forte demande de minéraux soutenant le développement des énergies renouvelables pouvant offrir aux pays l’opportunité de nouer de nouvelles relations commerciales et de développer davantage de capacités de transformation locales.
Les pays viés peuvent aussi
«améliorer leur compétitivité en créant un environnement commercial favorable, en investissant dans les infrastructures et en approfondissant les marchés financiers nationaux».