Par Joël Onana
Patrice Talon a consacré la première partie de son discours au Niger, voisin avec qui les relations se sont dégradées depuis le coup d’État militaire du général Tiani.
« La prise du pouvoir par les armes doit être condamnée par tout démocrate convaincu. Nous l’avons fait, en exprimant notre réprobation, restant ainsi en phase avec les valeurs de notre pays, mais aussi en étant aligné avec les organisations régionales sous-régionales et continentales, ainsi qu’avec la communauté internationale », a déclaré le président Talon qui a souligné que Cotonou ne souhaitait pas que les sanctions rendent la vie de la population plus difficile : « Il est clair que le Bénin n’a jamais voulu ni souhaité que les sanctions imposées par les instances communautaires ou internationales aient pour effet de compliquer le quotidien des populations et de leur rendre la vie encore plus difficile. »
« Nous sommes convaincus qu’il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point, voir prendre acte. Mais prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en rassurant, en exprimant clairement leur intention, mais aussi leur attente vis-à-vis de la communauté internationale, ce qui n’est pas encore le pas », a ajouté le chef de l’État.
Aujourd’hui, c’est dire que la balle est bien dans le camp des autorités de fait qui doivent donner des gages de leur volonté de discuter et d’entendre aussi les préoccupations légitimes de la Communauté à laquelle leur pays appartient. Autrement, ce serait un blanc-seing donné à quiconque voudrait par les armes déstabiliser nos États et remettre en cause la démocratie.
Au plan intérieur, il a rappelé tous les bons points décernés à sa gouvernance économique par les institutions financières internationales. Il vante le microcrédit octroyé aux femmes, les infrastructures, les chantiers en cours pour l’autonomie en électricité et l’eau potable pour tous en 2025. Il évoque également son projet de loi sur l’aide juridique en faveur des justiciables démunis.
Les députés de l’opposition n’ont pas boycotté le discours, ils étaient présents dans l’hémicycle. « Litanies de reconnaissances reçues à l’international, ce ne sont pas les gens de l’international qui l’ont mandaté, il a été mandaté par les béninois mandaté. L’état de la Nation c’est comment se portent les béninois. Je suis désolé, je n’ai pas entendu ça. Profondément décevant », affirme l’opposant Eric Houndété.
Patrice Talon n’a pas fait d’annonce politique et a envoyé quelques piques à son prédécesseur Boni Yayi, président des Démocrates.
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🚨🚨📢 Audio intégral du message du Président de la République, M. @PatriceTalonPR, sur l’état de la Nation
Conformément aux dispositions de l’article 72 de la Constitution du 11 décembre 1990 telle que modifiée par la loi N°2019-40 du 07… pic.twitter.com/ftuadPzatt— Présidence du Bénin (@PresidenceBenin) December 21, 2023