Par Arlette Akoumou Nga avec Afp
Les ennuis judiciaires de Jair Bolsonaro s’accumulent. Une commission parlementaire au Brésil a donné son feu vert, mercredi 18 octobre, pour qu’un rapport comportant de nouvelles accusations contre l’ex-président brésilien soit transmis à la justice, dont celle pour tentative de coup d’État.
À l’issue de l’examen de ce rapport de plus de 1 300 pages, il appartiendra au bureau du procureur général de décider d’inculper ou non l’ex-président (2019-2022) de quatre crimes : tentative de coup d’État, tentative d’abolition violente de l’État de droit, violence politique et association criminelle. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 29 ans de prison, selon les parlementaires. Avec 20 voix pour et 11 contre, le panel de 32 députés et sénateurs a jugé Jair Bolsonaro responsable en tant qu'”auteur, intellectuel ou moral, des attaques perpétrées contre les institutions”. Elles avaient culminé le 8 janvier lors de la tentative de “coup d’État”, quand des émeutiers bolsonaristes avaient saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia.
“Nous ne pouvons pas amnistier les auteurs du coup d’État”, a déclaré la députée Jandira Feghali lors des débats. Son collègue pro-Bolsonaro Nikolas Ferreira a, pour sa part, qualifié le rapport de “biaisé et mensonger”.
Le rapport réclame l’inculpation de 61 personnalités civiles et militaires
Le 8 janvier, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro avaient saccagé les lieux de pouvoir dans la capitale brésilienne, appelant à une intervention militaire pour déloger du pouvoir le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, une semaine après son investiture. Les dégâts avaient été considérables, dans des scènes qui ont rappelé l’assaut du Capitole à Washington par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2021. Le rapport réclame au total l’inculpation de 61 personnalités, civiles et militaires, dont d’anciens ministres de Jair Bolosonaro, selon la presse.
L’ex-président, 68 ans, fait également l’objet d’une enquête du Tribunal suprême fédéral qui l’a déclaré, fin juin, inéligible pour huit ans pour “abus de pouvoir politique”. Mercredi, il a comparu devant la police fédérale dans le cadre d’une enquête sur des hommes d’affaires prônant un coup d’État dans des conversations WhatsApp.